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Rose Colombel

« On est vraiment plus forts lorsqu’on travaille en réseau », Sandrine Mesnil

Sandrine Mesnil
Présidente de la Capeb de la Manche
Société : Option Bois
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Sandrine Mesnil

Dans le cadre du « Plan d’action : Simplification ! », Bruno Le Maire a annoncé la mise en place d'une expérimentation pour faciliter la mise en place de groupements momentanés d'entreprises (GME) sans solidarité. Quels sont les atouts d'entrer dans le démarche ? Quels avantages à travailler ensemble ? Nous faisons le point avec Sandrine Mesnil, présidente de la Capeb de la Manche, et conjointe collaboratrice de l'entreprise Option Bois. 

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Quelques mots sur votre société ?
Sandrine Mesnil

Option Bois est une société que nous avons créée il y a 20 ans avec mon mari. Nous sommes spécialisés dans la restauration du patrimoine bâti et intervenons en Normandie et en Ile-de-France sur des bâtiments classiques et des sites inscrits ou classés. L’entreprise compte 8 salariés dont 2 apprentis, et s’organise autour de deux pôles d’activité : le pôle restauration de menuiseries anciennes, qui représente environ 70 % de notre chiffre d’affaires, et le pôle fabrication à neuf de menuiseries avec la particularité que nous refabriquons à l’identique de l’existant. 

Pourquoi se regrouper ?
Sandrine Mesnil

La création d’un groupement permet de gagner en compétitivité. Chacun répond dans son cœur de métier, en fonction de ses spécificités et à des tarifs adaptés à ses compétences. Dans un groupement, chaque prestation est devisée et facturée par l’entreprise qui va prendre tel ou tel poste sur le marché, et le paiement se fait en direct. Pour moi, c’est un gage de transparence. Le donneur d’ordre comme le client privé est au courant de qui fait quoi et à quel tarif. Il a vraiment connaissance de l’acteur qui intervient. Cela crée une relation saine entre les parties, ce qui n’est pas le cas lorsqu’il y a une sous-traitance en cascade. 

Vous répondez à des marchés publics, que vous disent les collectivités ?
Sandrine Mesnil

Elles apprécient d’avoir des acteurs compétents sur les chantiers, une relation privilégiée et directe avec les entreprises intervenantes, des interlocuteurs identifiés avec qui échanger sur le métier. Le GME permet aussi une bonne conduite du chantier, on gagne en rapidité parce que les entreprises sont réactives, et c’est bien vu des collectivités.  

Est-il difficile de trouver des entreprises avec lesquelles travailler ?
Sandrine Mesnil

Dans notre cas, la restauration du patrimoine est un marché de niche. Les gens se connaissent et la recherche de compétences s’en voit facilitée. On se croise sur les chantiers et lorsqu’on a besoin de créer un groupement, on s’appelle. C’est vraiment la force du réseau, on sait vers qui aller pour que le chantier soit bien mené. On s’appuie sur leurs compétences, on devient complémentaires. Il y a un partage des savoir-faire, des méthodes qui est très riche. Collaborateurs comme ouvriers s’en trouvent nourris. Que ce soit dans les ateliers ou sur les chantiers, les compagnons partagent la même passion et sont fiers de leur métier. 

Des obstacles persistent à la formation de GME ?
Sandrine Mesnil

Les obstacles disparaissent au fur et à mesure que les outils numériques et les applications se développent, et que les entreprises se les approprient. Il y a la signature électronique, les espaces de stockage et agendas partagés, ou encore l’outil « GME 3 clics » qui viennent simplifier le quotidien. On est toujours preneurs de solutions qui nous permettent de gagner du temps. Il serait par exemple intéressant que les pièces administratives à fournir pour répondre aux appels d’offres soient préremplies.  

Un dernier mot à destination des chefs d’entreprise ?
Sandrine Mesnil

Il ne faut pas rester seul. On est vraiment plus forts lorsqu’on travaille en réseau. On a toujours à y gagner d’aller à la rencontre de l’autre. Parfois, on a une entreprise près de chez nous, sans même le savoir. 

Rose Colombel
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