"Le Mondial est l’occasion pour les industriels de marquer leurs territoires"

Pour cette 2^e édition du retour à la Porte de Versailles de Paris, nous sommes sur une tendance à +10 % en nombre d’exposants et en surfaces d’exposition. Ceci alors que le marché de la construction est en recul. Nous aurons donc près de 2 000 exposants, avec 48 000 m² pour Batimat seul. Au global, alors que le contexte est en pleine interrogation et en période de ralentissement, avec une situation politique qui n’aide pas, c’est l’opportunité pour les industriels de faire la différence avec leurs concurrents et de marquer leurs territoires. Concernant la dynamique visiteurs, nous espérons la même affluence que sur l’édition 2022, avec 40 % d’artisans. Nos principales inquiétudes : outre la météo qui peut affecter les nombreux espaces extérieurs de convivialité, nous craignons peut-être un mouvement social important qui pourrait se produire ? De plus, les hôteliers continuent de pratiquer les prix JO et le transport reste à un coût élevé… Malgré tout, nous avons fait le maximum pour que cette édition soit la plus attractive possible.

Les Bati Talks pour la construction neuve reposeront sur quatre thématiques générales : l’adaptation (aussi bien au climat qu’à l’âge), l’innovation (sur les matériaux biosourcés par exemple), les territoires (pour exposer les initiatives à dupliquer) et les Femmes et Hommes du bâtiment.
La conférence plénière d’ouverture du lundi mettra deux invités à l’honneur : l’économiste Jean Pisani-Ferry et l’explorateur Christian Clot (pour l’initiative Deep Climate). Elle sera suivie d’une table ronde avec Jean-Christophe Repon (Capeb) et Olivier Salleron (FFB). Les gros acteurs industriels organisent également des événements : Benoît Bazin de Saint-Gobain aura certainement des choses à présenter comme il y a 2 ans. Et nous aurons des visites de députés, c’est sûr.

Le mardi 1^er octobre sera la journée internationale, dédiée à la rénovation énergétique et au confort d’été, pour partager des expériences d’autres pays d’Europe ou du « Sud global ». Nous aurons l’intervention de spécialistes et d’experts locaux pour éclairer ces questions. Ces marchés – Maroc, Suisse, Côte d’Ivoire ou Portugal notamment – sont très différents de la France en termes de matériaux utilisés ou d’édifices, mais cela permettra de s’inspirer. Et de rassurer le visitorat français sur l’excellence de notre pays ! Nous sommes loin d’être en retard sur les dispositifs déployés, la France est encore précurseur. En tout, 25 délégations internationales sont prévues, avec des ambassadeurs présents.

Le Téléthon du Bâtiment sera également au Mondial, afin de sensibiliser l’ensemble des visiteurs aux risques de santé et aider à lever des fonds pour créer un centre dédié à La Salpêtrière.

Cette édition 2024 s’intitule « Changer de perspective ». La différence avec l’édition 2022 sera l’intégration des Rénodays sur ces différents salons, afin que les acteurs du bâtiment découvrent l’importance de la rénovation sur le marché. Nous devons en parler plus souvent que tous les deux ans – en années impaires – moment où se tient ce forum. Il y a donc une logique de contenus et de prises de paroles des exposants qui viennent expliquer leurs solutions, avec des contenus courts (ateliers, master classes). La rénovation fait même venir des groupes qui ne seraient pas venus sur le salon comme Leroy Merlin, car c’est un enjeu stratégique pour eux.

Sur Interclima, ces présentations seront orientées vers l’essor considérable des PAC, avec un accent fort sur le non résidentiel (tertiaire, ERP) et la qualité de l’air intérieur, tandis que sur Equipbaie il sera question de confort d’été avec les protections solaires.

Enfin, Ideobain, l’événement du sanitaire, est le plus proche d’un salon B to B to C, avec un produit qui est mis en avant sur son esthétique. Très spécifique, ce salon permettra aux poseurs de découvrir les évolutions d’usages des salles de bain, qui intègreront à l’avenir un aspect santé.

Le CCCA-BTP sera doublement présent sur le Mondial du Bâtiment pour la formation mais aussi pour la reconversion professionnelle en période de bascule du secteur vers la rénovation globale. Il faut pouvoir répondre aux besoins de ressources, mais aussi à la féminisation de l’activité. Il y aura beaucoup de jeunes avec des lycées et des écoles présentes. Nous mettrons à leur disposition des moyens de transport pour parvenir à les intéresser le mieux possible à ces métiers pour les convaincre d’y venir et d’y rester.