Quelles aides pour la rénovation énergétique en 2023 ?
Le budget 2023 augmente l’enveloppe prévue pour le dispositif MaPrimeRénov’ qui passe à presque 2,5 milliards d’euros. Les montants des travaux finançables sont revus à la hausse avec un plafond porté à 35 k€. Pour les propriétaires-bailleurs, la sortie du statut de passoire thermique de leur bien est également encouragée fiscalement. Explications de ces évolutions avec Préservation du Patrimoine Énergie.
Les aides à la rénovation évoluent sans cesse, parfois plusieurs fois par an, afin de s’adapter à la demande des Français, à la situation économique nationale et internationale, et pour gommer certains effets d’aubaine. La loi de finance adoptée le 15 décembre 2022 a entériné l’augmentation du budget prévu pour la rénovation énergétique en 2023. Le dispositif MaPrimeRénov’ piloté par l’Anah bénéficiera donc cette année de 450 M€ supplémentaires, pour atteindre les 2,45 Mrds €. À compter du 1er février, le montant des travaux finançables sera revalorisé, afin de tenir compte de la hausse des prix des matériaux et de l’énergie, et afin de pousser les chantiers de rénovation globale. Le plafond sera porté de 30 à 35 k€. Pour les propriétaires-bailleurs qui engageront des travaux de rénovation énergétique pour sortir des classes E, F ou G du DPE, il est possible de réduire le coût des travaux de la déclaration de revenus. Le plafond a été doublé, passant à 21 400 €.
La société Préservation du Patrimoine Energie, détaille tous les postes de dépense couverts : pour l’isolation des rampants, il sera possible de bénéficier d’aides allant jusqu’à 37 €/m² pour un coût moyen constaté de 50 à 100 €/m². Dans le cas d’une isolation de combles perdus, les chiffres sont moins élevés avec une aide maximale de 12 €/m² et des coûts moyens compris entre 25 et 60 €/m². L’isolation des murs extérieurs sera soutenue jusqu’à un montant de 93 €/m² là où le coût des travaux oscille entre 110 et 250 €/m² (selon la solution choisie et la complexité du chantier). Enfin pour l’isolation des sols, l’aide maximale prévue est aussi de 12 €/m² face à des prix moyens de 40-60 €/m². Pour les menuiseries, il sera possible d’obtenir 139 € par fenêtre ou porte changée, mais le coût moyen de ces opérations varie grandement et peut aller de 500 à 1 500 €. Du côté des systèmes énergétiques, l’incontournable pompe à chaleur pourra bénéficier d’un soutien de 10 000 €, permettant de faire face à une dépense conséquente (entre 12 000 et 16 000 €). Le système de ventilation simple flux lui, devra se contenter d’une aide de 150 € alors que le coût moyen des travaux va de 600 à 1 000 €. Enfin, la pose d’une centrale photovoltaïque de toiture, pourtant onéreuse et permettant de couvrir une partie des besoins électriques de la maison, ne bénéficie… d’aucun encouragement. Rappelons que les aides les plus importantes sont réservées au public le moins favorisé et que les niveaux sont donc inférieurs pour les ménages plus aisés.
Sébastien Vernay, le directeur général de l’entreprise Préservation du Patrimoine Energie, commente : « Au regard de l’augmentation de l’obligation et du retard constaté sur l’année 2022, le marché des CEE devrait retrouver sa dynamique en 2023. Ainsi, les aides pour les particuliers devraient augmenter et nous pouvons espérer voir se multiplier les initiatives comme celle de la prime Coup de boost Fioul qui valorise le Coup de pouce Chauffage déjà mis en place ». La société estime que la réalisation de travaux d’efficacité énergétique permettent de réaliser des économies de l’ordre de 850 €/an par foyer. Ce qui amène la rentabilité des chantiers en plusieurs années... à moins d'un effet rebond.