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Des rénovations de plus en plus efficaces

Grégoire Noble
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rénovation ITE

Les chiffres publiés par l’Insee sont anciens (2020) mais ils indiquent une tendance de fond : celle de l’amélioration de l’efficacité des aides à la rénovation en les concentrant sur certains gestes. Le gain énergétique moyen est ainsi passé de 2,8 MWh/an par logement en 2016 à 3,6 MWh/an en 2020 (+31 %). L’installation des PAC et l’isolation des parois opaques sont les plus avantageux.

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En 2020, le Crédit d’impôt transition énergétique (CITE) existait encore, tout comme le programme « Habiter mieux Sérénité » de l’Anah. MaPrimeRénov’ venait d’être créée et les Certificats d’économies d’énergie battaient leur plein. Cette année-là, plus de 2 millions de logements français ont bénéficié d’au moins l’une de ces quatre aides (qui étaient cumulables en partie). Entre 2016 et 2020, le nombre de ménages aidés par les CEE avait plus que doublé, tandis que le CITE allait diminuer drastiquement avant de disparaître.

Mais concrètement, ces centaines de millions d’euros de soutien ont-ils réellement amélioré les performances des bâtiments ? L’Insee répond par l’affirmative : « Les économies d’énergie conventionnelle associées aux rénovations aidées sont estimées à 7,7 TWh/an en 2020 (contre 4,8 TWh/an en 2016), soit environ 1,7 % de la consommation totale d’énergie finale des résidences principales en France métropolitaine ». Certes, le chemin est encore long avant que l’ensemble du parc ne soit porté au niveau BBC… Toutefois la tendance est bien là, avec un meilleur ciblage des aides sur les gestes de travaux les plus pertinents. Entre 2016 et 2020, le gain énergétique moyen par logement aidé s’est élevé de +31 %, passant de 2,8 à 3,6 MWh/an.

3,6 MWh/an d’économies d’énergie pour chaque ménage aidé

L’Insee note que la concentration des aides sur les changements de systèmes de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire, ont été les premiers contributeurs à ces économies d’énergie. Ils ont généré 57 % des gains constatés en 2020. L’isolation des murs, toits et/ou planchers bas sont également d’importantes sources d’économies (38 %). Ces deux familles de travaux concentrent donc 95 % des économies. Les autres types d’interventions n’amènent finalement que peu d’amélioration du bilan énergétique : les remplacements de menuiseries extérieures (fenêtres, portes, volets) ne comptaient plus que pour 2,4 % des gains en 2020 (contre encore 12 % en 2016). Et l’installation d’un système de ventilation n’amène que 1,8 % d’économies. Des travaux qui sont donc moins utiles – du point de vue purement énergétique – mais qui ont d’autres vertus, comme l’indispensable qualité de l’air intérieur ou l’atténuation acoustique.

L’Insee analyse : « Les aides à la rénovation concernaient surtout les maisons individuelles occupées par leurs propriétaires, notamment pour le CITE et ‘Habiter mieux Sérénité’, dispositifs très peu présents dans le logement collectif. Les CEE se distinguaient par une part plus importante de logements collectifs en location, notamment dans le parc social. La distribution des revenus des ménages dans les logements aidés par les CEE était, de ce fait, équilibrée, alors que MaPrimeRénov’ et ‘Habiter mieux Sérénité’ ciblaient les ménages les plus modestes, et que le CITE bénéficiait surtout aux ménages aisés ». L’institut national poursuit : « La montée en puissance des CEE sur la période 2016-2020 a conduit à un rééquilibrage des aides en faveur des premiers déciles, même si les ménages modestes bénéficient toujours de moins de gestes de rénovation que le reste de la population ». Géographiquement, les gains énergétiques se concentrent davantage dans les zones péri-urbaines ou rurales et sont moins évidentes dans les centres de grandes agglomérations : un autre effet de la moindre distribution des aides aux copropriétés en 2020. Les ajustements entrepris depuis – dont la fusion de toutes les aides publiques dans MaPrimeRénov’ – ont sans doute contribué à modifier les choses, en mettant encore plus l’accent sur les populations les moins favorisées et sur le déploiement des PAC.

Grégoire Noble
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