Le solaire connaît un nouvel âge d’or

Grégoire Noble
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Installation de panneaux photovoltaïques.

Enerplan se réjouit : l’énergie photovoltaïque française connaît un nouveau souffle. En 2023, le nombre de raccordements a été plus que doublé, dépassant les 200 000 nouvelles installations. La raison ? L’engouement des particuliers, mais aussi des commerces et industries, pour l’autoconsommation.

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Le solaire a nettement accéléré son déploiement dans l’Hexagone en 2023. Les chiffres de raccordement publiés par Enedis en janvier, montrent que plus de 200 000 installations ont été inaugurées l’an passé – soit plus du double du nombre de 2022 – pour une puissance cumulée de +3,13 GW (+30 %). Le syndicat Enerplan explique : « La loi d’accélération pour la production d’énergies renouvelables votée en mars dernier sous l’impulsion de la Ministre de la Transition énergétique envoyait aux professionnels un signal de mobilisation forte, déterminée et durable, pour réduire les dépendances énergétiques révélées brutalement par la guerre en Ukraine ».

Outre les particuliers, inquiets de voir leur facture d’électricité exploser dans les mois et années qui viennent, avec une hausse prévue de presque +10 % en février (voir encadré), qui se sont lancés dans l’autoconsommation partielle, d’autres segments participent à cette envolée du photovoltaïque. Notamment le commerce et l’industrie, avec une croissance notable des installations de plus de 100 kVA. Enerplan note que la dynamique est enclenchée et que les futures giga-factories de production de panneaux solaires sur le territoire national garantiront une meilleure souveraineté énergétique. Daniel Bour, le président du syndicat, déclare : « Il faut saluer, derrière cette dynamique, le travail et la mobilisation des équipes d’Enedis et bien sûr des professionnels et entreprises du solaire (…) Les résultats de cette année 2023 doivent être reconnus et soutenus. L’année 2024 va, en toute logique, amplifier ces résultats, avec un objectif que nous escomptons supérieur à +4 GW ». Cependant, l’absence d’objectifs précis pour les EnR dans le cadre de la Programmation pluriannuelle de l’Energie vient un peu contrarier ce tableau idyllique.

Des augmentations du prix de l'électricité de +9,5 % en moyenne

Le gouvernement a annoncé une nouvelle hausse des prix de l’électricité : +8,6 % sur les options de base et +9,8 % sur les options Heures pleines/Heures creuses. Ceci en raison de la réintroduction de la TICFE ("taxe intérieure de consommation finale sur l'électricité", suspendue dans le cadre du bouclier tarifaire), qui passe de 1 à 21 €/MWh. Hello Watt précise que 65 % du courant consommé dans le résidentiel en France entre dans le cadre de l’option HPHC et que 30 % sont au tarif de base. L’augmentation moyenne sera donc de +9,5 %.

Deux autres hausses avaient déjà été enregistrées au cours de l’année écoulée : +15 % en février 2023, puis +10 % en août. En 12 mois, le prix de l’électricité a donc bondi de +38 % en moyenne. Une famille dont la facture annuelle moyenne était auparavant de 2 500 € devra désormais s’acquitter d’une facture de 3 500 € ! Si le gouvernement revient au niveau de TICFE d’avant la mise en place du bouclier, soit 32 €/MWh, une nouvelle hausse du prix de l’électricité sera donc nécessaire en août 2024, d’au moins +5 %... à condition que le prix du kWh lui-même n’évolue pas.

La France n’est donc plus un pays où l’électricité est peu chère. Le prix moyen se situe désormais dans la moyenne européenne, à 29,6 centimes/kWh, contre 28,3 c€ en Italie, environ 35 c€ en Belgique et Pays-Bas, et plus de 38 c€ en Allemagne. Le pays le moins bien loti reste la Grande-Bretagne avec plus de 42 c€/kWh.

Grégoire Noble
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