Trouver un artisan qualifié est parfois ardu [étude]

Grégoire Noble
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artisan chantier

La rénovation énergétique est un marché extrêmement porteur. Pour bénéficier des aides, il est impératif de faire appel à un professionnel qualifié. Mais quelle est la répartition géographique de ces entreprises ? Et correspond-elle aux besoins des territoires ? Heero, acteur du financement de la rénovation, a mesuré « l’accessibilité des sociétés RGE » dans les communes métropolitaines.

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Les artisans RGE seraient-ils une denrée rare ? En novembre 2022, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, évoquait aux 24h du Bâtiment, la nécessité de multiplier par 4 le nombre d’entreprises qualifiées et passer de 65 000 environ aujourd’hui à 250 000 en 2028. Les besoins sont donc immenses. D’autant que, comme le remarque Heero (financement de la rénovation énergétique), ces artisans sont inégalement répartis sur le territoire : « Ils sont présents dans la moitié des communes de France seulement, alors même que l’accessibilité à leurs services est indispensable pour bénéficier des aides. Si l’on tient compte de l’ensemble des logements sur un territoire donné, certaines régions, malgré leur dotation en nombre de sociétés RGE, s’avèrent en réalité en tension, comme les régions nantaise, bordelaise ou montpelliéraine ».

Les chiffres révèlent ainsi que les entreprises RGE sont relativement nombreuses dans les Pays de la Loire (7,6 %), en Bourgogne et Bretagne (7,4 %) ou en Normandie (7 %), mais qu’elles sont peu fréquentes en Occitanie (2,9 %), Île-de-France (1,8 %), PACA (1,3 %) ou en Corse (0,65 %) ! Romain Villain, le directeur général de Heero, analyse : « Les professionnels RGE sont essentiellement situés dans les grandes agglomérations et sur la façade Ouest, mais peu dans la diagonale du vide ou dans les zones montagneuses ». Ces régions sont donc des déserts artisanaux.

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artisans RGE
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tension artisanale
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Après les déserts médicaux, les déserts artisanaux ?

En prenant en compte une nouvelle variable – le nombre de logements par commune – Heero va plus loin et imagine un « Indice de tension artisanale ». Certaines grandes villes subissent une forte inégalité entre population installée et quantité d’artisans capables d’intervenir. « On constate que les zones les plus en tension sont les zones touristiques côtières dans lesquelles les professionnels sont peu implantés, avec la volonté de ne pas avoir une activité uniquement saisonnière ». La difficulté d’accès est également pénalisante pour les zones montagneuses. De ce fait, les rénovations y sont moins nombreuses.

Heero a également évalué son indice face au nombre de passoires énergétiques présentes dans les territoires (classes F et G du DPE). Là encore, les régions côtières et montagneuses se trouvent en difficulté, compte tenu de la piètre performance des logements de vacances (plus de 35 % de passoires contre 19,7 % en moyenne nationale). L’idée pourrait donc être d’encourager des professionnels à s’installer dans ces zones en besoin, qu’il s’agisse des Alpes, des Pyrénées, des façades Atlantique et méditerranéenne ou de la Corse.

Grégoire Noble
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