Hydrodistribution et plancher chauffant : des marchés techniques qui résistent

L'année 2024 a été marquée par une crise persistante du bâtiment neuf, dont les premiers signes de reprise ne sont attendus que pour la fin de cette année. Dans ce contexte difficile, Cochebat – le syndicat national des fabricants de composants et systèmes intégrés de chauffage, rafraîchissement et sanitaire – observe logiquement un recul d'activité sur ses marchés. Cependant, cette baisse est moins marquée dans les segments les plus techniques, qui continuent de tirer leur épingle du jeu.

Les adhérents de Cochebat ont installé cette année 53 400 km de tubes, soit une baisse de 17 %, supérieure à celle constatée dans la distribution (Coédis : -11,9 %), en raison notamment d'un important déstockage chez les négoces. Ce recul est à nuancer selon les diamètres.

Omniprésents dans les installations standard, les tubes de petit diamètre (16-26 mm) sont les plus impactés. En cause : une forte pression concurrentielle des produits d'entrée de gamme, accentuée par la montée en puissance des marques de distributeurs.

Souvent utilisés pour raccorder les pompes à chaleur, les tubes de 32 mm reculent également de 17 %, en lien avec la baisse de ces équipements.

À l'inverse, les tubes de 50 mm et plus, destinés à des usages techniques (colonnes montantes, installations collectives), restent stables. Cette stabilité reflète une transition technologique des colonnes en acier vers les matériaux de synthèse, mais aussi une exigence accrue de qualité et de fiabilité dans les chantiers complexes.

Le marché du multicouche, qui bénéficie d'une approche système sécurisante pour les installateurs, reste dynamique malgré la concurrence. Il continue de gagner du terrain face au polyoléfine, avec une progression de 57 % en quatre ans.

Le plancher chauffant/rafraîchissant basse température, quant à lui, affiche un repli de 13 % en 2024, avec 3,7 millions de m² installés en France. Une baisse plus modérée que celle du marché global de la construction, ce qui laisse entrevoir un gain de parts de marché pour ces solutions.

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Dans le détail, les dalles enregistrent un recul marqué de -19 %, pénalisées par la concurrence des produits bon marché mais aussi par l'évolution des pratiques constructives, notamment avec l'essor des systèmes secs en rénovation.

En revanche, les tubes et le nombre de boucles ne baissent que de 7 %, ce qui reflète une progression des surfaces rayonnantes hydrauliques, intégrées dans des projets à forte valeur ajoutée.

Le PCRBT séduit toujours les programmes soumis à des exigences environnementales élevées, en raison de sa polyvalence (chauffage et rafraîchissement), de son efficacité énergétique et de sa compatibilité avec la RE2020, notamment ses seuils 2025. Son atout majeur ? Offrir un confort d'été tout en répondant à des contraintes de régulation précises.

Dans une période incertaine, les adhérents de Cochebat misent sur la technicité, l'innovation et la rigueur normative pour défendre leurs positions. Le syndicat multiplie les actions aux côtés des institutions (DGS, DGE, DHUP, CSTB, Afnor) et de ses partenaires (Afpac, Énergies & Avenir, Club de l'amélioration de l'habitat), pour faire valoir les atouts des systèmes intégrés de chauffage et de sanitaire en matériaux de synthèse.

Si la tempête économique fragilise l'ensemble du secteur, les systèmes techniques à haute valeur ajoutée, portés par une logique de qualité et de certification, montrent une meilleure résilience. Les acteurs du PCRBT et de l'hydrodistribution entendent bien poursuivre sur cette voie pour accompagner la reprise à venir. Parce que, dans la construction comme ailleurs, c'est souvent la qualité qui trace la voie du futur.