Recherche couvreur-zingueur désespérément !
La crise du recrutement sévit dans le bâtiment. Les entreprises peinent à recruter. C’est le cas de Laurent Aubel gérant de l’entreprise « les Couvreurs Occitans ». Voici son témoignage.
« Quel est le plus gros défi du secteur du bâtiment pour les années à venir ? » C’est la question que Lucas Migalet, directeur commercial et marketing du groupe Les ECO-Isolateurs, leader de la rénovation énergétique globale, a posée à ses abonnés.
Le résultat ? Pour 53 %, il s’agit du recrutement, devant même la digitalisation avec seulement 27 % !
On a décidé d’aller sur le terrain, ou plutôt sur les toits, pour recueillir le témoignage d’un professionnel Laurent Aubel dans ce secteur qui est frappé de plein fouet par le manque de main-d’œuvre qualifiée. « Un véritable enfer » n’hésite-t-il pas à reconnaître !
Un couvreur-zingueur gagne bien sa vie
Laurent, comme tu le sais, on aime bien mettre en lumière les artisans du bâtiment et les entreprises comme la tienne. D’après toi, est-ce que c’est important de parler de façon positive de ce secteur, notamment en pleine période de crise sur le recrutement ?
« C’est un coup de projecteur sur nos métiers et ça peut susciter des vocations. Parfois, des personnes se retrouvent dans une impasse professionnellement et ils peuvent se dire « et si je faisais ça ? ». Aujourd’hui, un couvreur-zingueur gagne plutôt bien sa vie. Ce sont des métiers qu’on peut apprendre entre 12 et 24 mois. C’est moins long que médecine ! Franchement, les métiers du bâtiment sont attractifs. »
Et toi, est-ce que tu recrutes en ce moment ? Est-ce qu’il y a vraiment une pénurie de main-d’œuvre qualifiée ?
« Oui et j’irai même plus loin. Comme on n’a pas assez de personnel, on est en train de se piquer des collègues d’une boîte à l’autre et on fait monter les enchères. Conséquence, on fait monter les prix. »
La solution ? La formation !
Quelles sont les solutions ?
« Je cherche un zingueur depuis plus de 6 mois et je n’ai pas eu un seul coup de fil. En revanche, si j’ai besoin d’une assistante, dans la journée, j’ai plusieurs candidatures. Même pour un directeur financier, je n’ai laissé l’annonce en ligne que 24 heures et j’avais sélectionné 12 candidatures sérieuses !
Même mis en place une prime de cooptation en interne, j’ai fait passer le message à mes salariés en leur disant : « amenez-moi un couvreur-zingueur, un pote avec qui vous avez fait votre CAP, etc., et je vous verse une prime de mille euros net sur votre salaire ! Mille balles, c’est pas rien. Et tu sais combien on m’a amené de gars ? Aucun !
Recruter de la main-d’œuvre qualifiée et compétente dans le bâtiment, c’est un enfer. Du coup, comme je te l’ai dit, on forme. Si on tombe sur des personnes pas qualifiées, mais qui ont de bonnes valeurs, alors on les forme patiemment sur une ou deux années. On fait tout pour les garder aussi. Car si on les forme pour qu’ils partent chez les concurrents, c’est rageant. Mais, c’est arrivé ! »
C'est aussi le discours de Viola Ferrario, PDG de BMI France :
« La formation est à la base d’une industrie hautement qualifiée et nous accompagnons beaucoup de nos clients qui souhaitent investir dans la formation de leurs employés...»
Si vous avez envie de travailler avec Laurent Aubel, rendez-vous sur le site des Couvreurs Occitans en cliquant ici.
Bricoman aussi recrute
Si la crise de recrutement sévit dans le bâtiment, ce n’est pas seulement sur les chantiers. Une enseigne comme Bricoman éprouve aussi des difficultés à recruter des collaborateurs.
On en parlera le mois prochain avec une interview exclusive de Laurence Pierron, responsable des ressources humaines chez Bricoman. Alors, préparez déjà vos CV !