Baisse des ventes de PAC : Saunier Duval va licencier en masse
Subissant de plein fouet la chute de la demande de pompes à chaleur, la filiale de l’entreprise internationale Vaillant Group se voit contrainte d’ajuster ses capacités de production. Elle annonce la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi portant sur 250 postes.
Personne ne l’avait vu venir. Alors que l’État avait présenté en avril dernier un plan visant à produire un million de pompes à chaleur chaque année à partir de 2027, voilà que l’un des principaux fabricants français se voit contraint de procéder à des licenciements massifs.
Vaillant en France, filiale de l’allemand Vaillant Group, dont la marque Saunier Duval est la plus emblématique, a annoncé la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) portant sur un total d’environ 250 postes au sein de son site de production nantais, qui compte actuellement 900 salariés. La procédure de consultation des syndicats débutera après l’été.
Un contexte économique et politique compliqué
Il faut dire que le second semestre 2023 a été marqué par un ralentissement significatif de la demande de pompes à chaleur dans toute l’Europe. Un nouveau recul du marché a été enregistré au cours du premier semestre 2024. En cause, la forte baisse des activités de construction (neuf et rénovation) et l’inflation des prix de l’électricité.
En outre, l’économie globalement en berne et l’incertitude quant aux inflexions politiques concernant la stratégie d’utilisation des technologies de chauffage respectueuses de l’environnement (avec les aides financières correspondantes) contribuent également à cette tendance.
30 millions d’euros investis depuis 2016
Vaillant Group avait fortement investi (à hauteur de 30 millions d’euros) dans le secteur des pompes à chaleur depuis 2016, et particulièrement dans sa filiale française et son usine de Nantes. En trois ans, la capacité annuelle était passée de 20 000 unités produites à plus de 120 000. Au mois de juin 2023, le coup d’arrêt avait été brutal, avec une baisse enregistrée des ventes et des volumes de plus de 40%.
Des premières mesures avaient dès lors été prises par la direction de l’usine de Nantes : chômage partiel, prêts de personnel, réduction temporaire du temps de travail. Désormais, l’entreprise entend travailler avec les représentants du personnel et les organisations syndicales afin de favoriser au maximum les départs à la retraite anticipés et les départs volontaires. « Les premiers départs [pourraient avoir] lieu en janvier 2025 », a annoncé dans la presse Yuna Josse, directrice de l’usine nantaise.
« L’entreprise reste convaincue que la technologie des pompes à chaleur est essentielle pour atteindre la neutralité carbone du bâtiment », font toutefois savoir les dirigeants de Vaillant en France dans un communiqué.