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Le groupe Kramer place ses pions

Jérémy Becam
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Avec la création de La Jurassienne de Céramique Française et le rachat Sarodis, le groupe Kramer ne cache pas ses ambitions de développement sur le marché de la salle de bains. L'objectif est de proposer des marques adaptées à chaque marché tout en inscrivant l'entreprise comme un ensemblier. 

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Créée en 1981, Kramer est, à l’origine, une société spécialisée dans la robinetterie destinée à la grande distribution. À la suite de l’arrivée de Manuel Rodriguez, désormais président de l’entreprise, la marque a opéré un virage vers la distribution professionnelle. En plus de professionnaliser ses produits au fil des années, Kramer a commencé à fabriquer ses moules afin de concevoir ses propres robinets à partir des années 2000 à la suite d’une prise de participation dans le groupe WTS, une usine qui travaillait avec plusieurs autres marques du secteur en Europe.

Devenu Kramer WTS Group en 2008, le groupe décide alors de se concentrer sur sa principale expertise : la fabrication de robinets. « Nous nous dirigeons alors vers des distributeurs comme Saint-Gobain afin de fabriquer leur MDD au niveau de la robinetterie. Ce positionnement nous permet de concevoir des produits plus performants et d’anticiper les futures normes tout en assurant un volume adéquat », explique Manuel Rodriguez, le président du groupe. Aujourd’hui, 80 % du volume produit par la marque Kramer sont destinés aux MDD, principalement pour la distribution professionnelle. « Sur 600 000 robinets commercialisés en 2022, 900 pièces ont fait l’objet d’un SAV, dont 400 réellement défectueuses. C’est l’exigence du réseau professionnel », ajoute le dirigeant.

Une croissance externe bien ciblée

En 2018, Kramer WTS Group mise sur la croissance externe et devient actionnaire majoritaire d’Horus, société spécialisée dans la fabrication de robinetterie haut de gamme dans le Bas-Rhin. « Nous voulions renforcer notre identité grâce à une marque haut de gamme disposant d’une forte présence aussi bien en distribution professionnelle qu’en hôtellerie », détaille Manuel Rodriguez. Trois ans plus tard, le 9 décembre 2021, c’est un autre achat important qui a été réalisé par le groupe.

Après presque un an de bataille, la cession par Kohler France du site industriel de Damparis a été officiellement signée. Cette usine historique créée par Jacob Delafon en 1898 d’environ 74 000 m² a été acquise par le groupe Kramer dans le but de fabriquer de la céramique sanitaire sous ses propres marques, Horus et Kramer, ainsi que sous marques de distributeurs pour ses clients en quête de produits fabriqués en France. « C’est une usine historique qui a gardé son savoir-faire pour la fabrication de grès, de porcelaine et pour la conception de receveur de douche, de lavabo ou encore de cuvette de toilette. Nous avons acquis ce site afin de devenir un ensemblier, un choix difficile mais évident afin de répondre à la demande du marché. Nous sommes totalement légitimes à devenir un ensemblier avec nos produits fabriqués en France que ce soit en MDD ou en marque propre avec Horus qui réalise 50 % de son chiffre d’affaires à l’export », détaille Manuel Rodriguez. Au total, le groupe fabrique à hauteur de 60 % pour les marques de distributeurs et 40 % pour ses marques.

« Horus sera la marque au niveau international, tandis que nous serons présents dans l’Hexagone à travers nos marques Kramer, la Jurassienne de Céramique Française et nos MDD »

Inscrire le groupe comme un ensemblier

Si le redémarrage des machines a été repoussée en raison de l’augmentation spectaculaire du prix du gaz, l’activité de l’usine a repris en février 2023. « Entre décembre 2021 et début 2023, nous avons pris la décision de maintenir les équipes de développement et de maintenance, soit une vingtaine de personnes, et de passer les équipes de fabrication en activité partielle avec un appareil de production en pause. Nous nous sommes mis en ordre de marche pour être prêt le jour de la reprise de l’usine avec un nouveau catalogue et de nouvelles machines », raconte le président du groupe Kramer. L’objectif pour l’entreprise est désormais de progresser sur ses deux canaux de distribution.

Et pour y parvenir, le groupe a racheté Sarodis en avril dernier, une PME française spécialiste de la robinetterie de salle de bains et plus spécialement de douche, notamment encastrée. Kramer se rapproche ainsi des GSB où Sarodis est particulièrement présent depuis plus de 20 ans, pour proposer de la robinetterie et de la céramique sanitaire fabriquées en France. « L’ambition est d’être présent sur l’ensemble du territoire. Horus sera la marque au niveau international tandis que nous serons présents dans l’Hexagone à travers nos marques Kramer, la Jurassienne de Céramique Française et nos MDD. Nous voulons inscrire encore plus le groupe comme un ensemblier », conclut Manuel Rodriguez.

Sarodis, un passeport pour la GSB

Créée en 1985 par Dominique Saul, Sarodis est une PME française, de 20 personnes, spécialisée dans les douches encastrables. Présente sur deux marchés, la grande distribution (GSB) et les marchés industriels, Sarodis réalise un chiffre d'affaires de près de 6 M€ en 2022. L'entreprise familiale fondée par Dominique Saul est aujourd'hui dirigée par son fils, Rodrigue Saul, qui a repris le flambeau en 2012 tout en triplant le chiffre d'affaires de l'entreprise. Sarodis est également connue pour avoir développé le système Hydrotube et pour avoir créé avec une société grenobloise un système de douchette connectée.

Jérémy Becam
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