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Pavé tok

[Intelligence artificielle] Denis Matériaux anticipe mieux ses appros au bénéfice des artisans

Stéphane Vigliandi
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Entrepôt logistique.

En vue d’améliorer la gestion de sa relation fournisseurs et d’optimiser toute sa chaîne logistique, le distributeur multispécialiste qui rayonne sur le quart Nord-Ouest, a fait appel à RMAN Sync. Cette start-up normande a conçu un outil collaboratif intégrant un moteur d’intelligence artificielle (IA).

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Incertain, volatile, complexe voire ambigu ! Depuis bientôt trois ans, les entreprises peuvent parfois avoir le sentiment de “naviguer à vue” dans un climat macro-économique de plus en plus tendu et imprévisible : crise sanitaire, guerre en Ukraine, crises géopolitiques internationales, inflation des matières premières, flambée des coûts de l’énergie, évolutions de la réglementation, etc.

Avec leurs effets collatéraux pour maîtriser la chaîne d’approvisionnement, la disponibilité des plans d’assortiment, la politique tarifaire ou encore prévoir les ventes. Comme le rappelait mi-novembre 2022 Franck Bernigaud, alors encore à la tête de la FDMC, ce sont là autant d’éléments « humainement douloureux, politiquement incertains et économiquement perturbants ».

Face à ce nouvel environnement, Denis Matériaux (adhérent du groupement Tout Faire) a souhaité se doter d’un outil permettant aux équipes supports (achats, logistique, commerce…) du groupe (environ 170 M€ de chiffre d’affaires consolidé en 2021) de mieux anticiper tous ces événements... chaotiques. Et disposer d’une meilleure visibilité de son activité.

Grâce à sa solution collaborative et prédictive, la start-up entend consolider la meilleure circulation de l’information entre les services achats, supply chain et commerce.

Optimiser les achats

Dans un communiqué diffusé fin décembre, RMAN Sync et le distributeur breton qui accélère sa transformation digitale, ont officialisé leur partenariat signé courant 2022. La start-up cofondée en 2019 par quatre associés et installée à Caen (Calvados) décroche là son premier gros contrat commercial*. C’est aussi pour elle l’occasion de réaliser le premier déploiement de Vana : sa solution de SRM – l’acronyme de supplier relationship manager pour “logiciel de gestion de la relation avec les fournisseurs” – qui cible industriels et distributeurs des matériaux de construction

Intérêts du dispositif codéveloppé en interne avec la DSI de son client ? Selon la direction de RMAN Sync (trente-trois collaborateurs à date), ce logiciel SaaS (software as a service) collaboratif est utilisé pour « gérer les données fournisseurs pour l’ensemble des activités liées aux achats et à [l’optimisation] des approvisionnements ». Il dispose aussi d’une fonctionnalité de prévision de l’activité.

L’outil a été conçu dans une logique métiers et intègre un moteur d’intelligence artificielle – là encore issu de la R&D de la jeune pousse dont le machine learning et le deep learning (apprentissage profond). Ces algorithmes sont capables de mimer les interactions du cerveau humain grâce à des réseaux de neurones artificiels. Ces différentes briques technologiques tiennent aussi compte d’éléments exogènes (météo, confinement, etc.) et endogènes (actions promotionnelles, niveaux de stock, etc.).
* RMAN Sync a également collaboré avec le groupe Samse.

« Nous avons choisi RMAN Sync pour la dimension humaine de l’entreprise […]. Nous construisons un projet qui est ajusté selon nos besoins. »
Jérôme Fantou, directeur des systèmes d’information chez Denis Matériaux

Optimiser les plans de vente

Autrement dit, « les fonctionnalités de Vana [doivent] permettre aux entreprises de gagner en efficacité et en performance », argumente la start-up. Et là, il est déjà question de gouvernance S&OP (sales and operations planning pour “planification des ventes et des opérations”). Dans le viseur de Denis Matériaux, il est question d’être en capacité d’orienter stratégiquement l’ensemble de ses activités. Avec, à la clé, de potentiels avantages concurrentiels sur ses marchés.

« C’est un outil nous permettant d’optimiser notre offre dans sa globalité, notamment en passant par l’optimisation de nos relations fournisseurs et de nos approvisionnements », commente Christophe Manac’h, un ex-cadre chez Carrefour et responsable achats-administration des ventes de Denis Matériaux. En écho, Pierre-Alexis Couffin, responsable exploitation et stock de l’enseigne indépendante, évoque lui « un projet dynamique et pertinent pour nos enjeux quotidiens ».

Dans un environnement jugé incertain et mouvant, ce type de solutions présenterait par ailleurs l’avantage de « décharger les collaborateurs des tâches chronophages et à faible valeur ajoutée, et ainsi d’améliorer la performance » de l’entreprise, résume la direction de RMAN Sync.

Gestion des plans de stock, harmonisation et synchronisation des objectifs commerciaux, suivi en temps réel des paliers de BFA et RFA… : la deeptech de Caen proposerait-elle une nouvelle vision du management de la relation fournisseur dans une filière du Bâtiment où ce type de solutions reste encore peu développée ? En attendant, mi-décembre 2022, Denis Matériaux a ouvert deux postes à pourvoir au sein de sa direction des systèmes d’information : responsable d’applications SI et administration systèmes et réseaux.

Levée de fonds en vue chez RMAN Sync

Bluffés par l’algo’ ? Après dix ans d’expérience dans le secteur des logiciels métiers, Renaud Delcoigne, Marc Malmaison, Antoine Morace et Nina Talbot créent en 2019 leur start-up à Caen. Sur BFM Business, lors de l’émission Focus PME du 17 décembre dernier, Marc Malmaison, le PDG de cette PME labellisée i-Lab (Deeptech) en 2021, a évoqué les avantages de l’IA et du deep learning, notamment pour la prévision des ventes. « La puissance de l’algo’ comprend qu’il y a potentiellement une erreur dans le système », martèle-t-il.

En un an et demi, la société soutenue entre autres par Bpifrance est passée d’une dizaine à plus de trente collaborateurs. Sa récente actualité ? « Une levée de fonds de 3,5 M€ pour renforcer les équipes R&D et les équipes clients pour développer les projets. Il s’agit aussi de se structurer pour aller vers de nouveaux marchés [BtoC et à l’international] d’autant que nous sommes approchés par de grands groupes allemands et américains », annonce le dirigeant.

Stéphane Vigliandi
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