Point.P veut mieux armer les artisans sur le front des objectifs RGE

Stéphane Vigliandi
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Pose de panneaux isolants.

Après le déploiement fin 2020 son application baptisée “Objectif RGE”, le distributeur souhaite lever deux freins pour inciter les artisans à entrer dans la boucle de la labellisation. La mention RGE reste la condition sine qua non pour bénéficier des dispositifs d’aides à la rénovation énergétique que ce soit à travers MaPrimeRenov’ ou les certificats d’économie d’énergie (CEE).

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La qualification RGE s’essoufflerait-elle ? Selon un récent pointage de l’Ademe, il y avait à peu près 63 000 entreprises labellisées au 31 décembre 2022 contre 65 013 à la fin 2021. De son côté, dans une étude publiée en mai, Heero (société spécialisée dans le financement de projets de rénovation énergétique) pointait des inégalités d’accès à la mention RGE.

Depuis le déploiement de son application Objectif RGE voilà trois ans et demi, Point.P a souligné lundi 12 juin avoir « permis à de nombreux artisans de se préparer au passage de l’examen [final] pour obtenir le label RGE ». Plus de 7 000 d’entre eux ont utilisé ce service et plus de 1 000 se sont inscrits à l’examen.

Si le distributeur multispécialiste revendique « un taux de réussite très bon », de l’ordre de 80 %, des efforts restent à faire pour inciter les artisans à s’engager dans une démarche de labellisation indispensable pour pouvoir réaliser des travaux de rénovation énergétique.

Deux freins ont été identifiés pour les entreprises passent à l’action : le temps consacré à l’examen et son coût. Concernant le premier obstacle à la labellisation, Point.P rappelle dans un communiqué que son dispositif pédagogique gratuit Objectif RGE garantit aux professionnels de s’exercer à l’examen en candidats libres à leur rythme.

Les pouvoirs publics souhaitent multiplier par 4 le nombre d’entreprises RGE pour atteindre les 250 000 d’ici à 2028.

Un QCM interactif de plus de cent questions est associé à des fiches pédagogiques. En outre, six collaborateurs de l’enseigne ont été agréés par l’organisme de contrôle Certibat pour surveiller les sessions d’examen se déroulant dans les quelque mille agences Point.P.

Pour lever le frein financier, « si l’artisan membre de la communauté Génération Artisans obtient le label RGE, Point.P lui rembourse [jusqu’à la fin 2023] tous les frais engagés sur les services Point.P par lesquels il serait passé (Objectif RGE, accompagnement au montage du dossier RGE), soit un montant maximal de 374 € », détaille le distributeur. En revanche, le dispositif ne prend pas en compte les sommes réglées par l’artisan auprès de Qualibat pour obtenir sa labellisation.

Selon Simon Pena Vego Cohen, le chef de marché Rénovation énergétique de Point.P cité dans le communiqué, « il est important que [les artisans] ne soient pas exclus [de ce type] de chantiers, et il est primordial d’accélérer sur ce sujet ». Un levier, notamment, pour réduire l’indice de tension artisanale (ITA) entre les différentes régions à l’heure où le gouvernement vient d’annoncer une vaste réforme du dispositif MaPrimeRénov’ au 1er janvier 2024.

Stéphane Vigliandi
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