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Déchets inertes et filière REP  : l'étude de l’Ademe fait débat

Marie Laure Barriera
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Sur la question de la futur filière REP (Responsabilité élargie du producteur) dans le Bâtiment, l’objet du litige est cette fois l’étude de préfiguration que vient de présenter l’Ademe au gouvernement. La réaction de l’Unicem (L’union Nationale des Industries de carrières et matériaux de construction) mêle à la fois étonnement et mécontentement. « Manque de concertation avec les acteurs et risque de créer un gigantesque et coûteux dispositif administratif, totalement éloigné du terrain et des réalités des chantiers » : c’est ce qu’exprime l’Association en pointant en particulier deux points.

L’étude englobe en effet désormais les déchets inertes en les soumettant à la gratuité de la reprise en construction et en déconstruction. Le financement serait assuré par le paiement d’une écocontribution par les metteurs sur le marché. Or, explique l’Unicem, ces déchets inertes issus des matériaux minéraux bénéficient déjà « depuis plus de 25 ans, d’une filière de reprise et traitement permettant une valorisation des déchets à hauteur de 76 % ». L’association met en avant les 1500 sites répartis sur tous les territoires et les « 471 usines d’enrobés qui recyclent 76 % du stock des agrégats récupérés sur les chantiers routiers ». Le projet menacerait ainsi « de déstabiliser une filière parfaitement organisée et de conduire à une ponction économique très importante de ses acteurs ». Un coût financier estimé à 700 M€ pour synchroniser des flux représentant 33 millions de tonnes.

La deuxième interrogation de l’UNicem porte sur les dépôts sauvages, qui selon elle, serait l’apanage, non pas de professionnels, mais « de particuliers ou d’entrepreneurs peu scrupuleux ou exerçant leurs activités dans des conditions illégales (travail dissimulé) ». Le projet tel que poursuivi par le gouvernement n’aurait donc aucun effet sur ce phénomène.

A ce stade de réflexion sur le dossier, la demande de l’Unicem est simple et consiste à « la mise en place d’une concertation réelle et sérieuse avec tous les acteurs et le retrait des déchets inertes du périmètre de la REP ». Pour Christophe Jozon, Président de la Commission Économie circulaire de l’UNICEM « Tout changement dans le recyclage des déchets inertes du bâtiment mérite d’être étudié dans le détail et en concertation avec les entreprises concernées. En effet, la filière, qui permet aujourd’hui à la France d’atteindre une excellente performance environnementale en termes de recyclage des déchets inertes au-delà des objectifs fixés par l’Europe, s’est construite ces 25 dernières années grâce à la seule volonté de ses industriels, convaincus de la nécessité de préserver les ressources minérales naturelles non renouvelables ». MLB

Marie Laure Barriera
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