Des “dépôts éphémères” au pied des chantiers… Outre-Rhin
Afin de pousser la logique de proximité encore plus loin, les distributeurs allemands Würth et Berner testent, chacun de leur côté, des dispositifs de “magasins-conteneurs” : un appendice des agences physiques “hors-les-murs”.
Mettre la quincaillerie de bâtiment, l’outillage et les consommables en “boîte” ? Depuis le début des années 2010, certaines enseignes spécialisées comme le lyonnais Descours & Cabaud, les véadistes BtoB Würth et Berner ou encore le groupe Socoda depuis 2016 déploient leurs solutions de distributeurs automatiques pour réapprovisionner en produits consommables dits “réguliers” les ateliers de clients comme la SNCF, des majors du BTP et des industriels.
Ces systèmes dédiés jusqu’à présent – essentiellement – aux grands comptes visent à amener le bon produit au bon endroit et leur éviter de se rendre en agence. Selon les intéressés, l’impact économique serait loin d’être neutre : ces dispositifs permettraient de réduire de 20 à 40 % l’utilisation de consommables grâce à l’automatisation et la traçabilité des flux de commandes destinées à gérer les bons niveaux de stock.
Proximité clients et achats de dépannage
Outre-Rhin, Würth et Berner montent encore d’un cran leur logique du “(encore) plus pro, (encore) plus proche”. D’un côté, Würth teste des “magasins conteneurs” installés en proximité immédiate des chantiers. L’expérimentation qui devrait durer un an, est menée en partenariat avec Belive.Ai : une start-up picarde qui s’est déjà fait une solide réputation en matière de magasins sans caisse et de chariots connectés pour… la grande distribution. Elle fait d'ailleurs partie des 22 start-up hexagonales triées sur le volet par Business France pour participer au salon NRF 2020 en janvier prochain à New-York.
Les dépôts-conteneurs Würth – sans vendeur, mais bardés de caméras – permettent aux entreprises de se réapprovisionner en temps réel. Le dispositif ouvert 24 h/24 propose un peu plus de 300 références pour des achats de dépannage. Grâce à une tablette imprimant les factures, le client compose son panier. Le paiement, lui, est dématérialisé à 100 %.
En France où le groupe s’appuie sur un réseau de 145 ProxiShop et en prévoit vingt supplémentaires en 2020, aucun projet de ce type ne serait, pour l’instant, à l’étude. Lors des premières “Rencontres nationales de la Décoration” organisées mi-septembre par la FND, Isabelle Mayneris (consultante en retail et innovations chez Diamart et Blubiza) avait d’ailleurs évoqué cette expérimentation comme « une tendance émergente » dans la filière BtoB.
Quant à Berner et sa filiale BTI, cet autre distributeur d’origine allemande s’intéresse, lui aussi, à cette technologie. En Autriche et en Allemagne, il expérimente depuis mars 2018 deux solutions : la BeraBox2go et l’OBTI-Case.
Ses systèmes de casiers et mini-conteneurs permettent aux majors du BTP, mais aussi à des TPE et PME du Bâtiment de disposer « quasiment 24 h/24 » des produits dont elles ont besoin sur leur chantier. Toujours en phase de bêta-test, les deux dispositifs pilotes ont été engagés auprès d’une quarantaine de clients. Dans l’Hexagone où Berner réalise 15,5 % de son chiffre d’affaires avec l’E-commerce, « aucun projet n’est prévu pour le moment ». Mais depuis début octobre, les commandes en ligne bénéficient de la livraison gratuite… sans minimum d’achat.