Image
Pavé tok

En Corse, l’eau compensera l’intermittence du soleil

Grégoire Noble
Image
Partager sur

[Zepros Energie] On connaît les barrages hydroélectriques et les centrales photovoltaïques, deux sources d’électricité renouvelable. Stepsol a développé un concept de microstation de transfert d’énergie par pompage (STEP) couplée à une toiture solaire, de façon à compenser l’intermittence de production. Une solution particulièrement adaptée aux zones accidentées et isolées.

Image

Le problème de l’énergie solaire est sa nature intermittente. Et celui de l’électricité est sa difficulté à être stockée de manière « propre », sans chimie, ni terre rare. La société Stepsol, labellisée par le pôle de compétitivité Capénergies en 2017, a donc mis au point une solution robuste, alliant une centrale photovoltaïque de toiture (250 kWc) à une microstation de pompage faisant office de « batterie hydraulique » d’une capacité de 125 kW. La première installation opérationnelle sera implantée sur l’île de Beauté, dans le village de Mausoléo en Balagne (Haute-Corse), pour le compte du pôle d’équilibre territorial et rural dans le cadre de l’appel d’offres « PV+stockage en zone non interconnectée » de la CRE.

Techniquement, les panneaux posés sur la toiture d’un hangar couvriront une citerne basse et alimenteront une pompe en journée afin de faire remonter l’eau vers un réservoir souple, situé 130 mètres en amont sur la colline. L’éventuel surplus de production sera injecté sur le réseau local. Au moment du coucher du soleil, le mécanisme s’inversera et la gravité fera redescendre l’eau, entraînant au passage une turbine hydroélectrique qui prendra le relai et couvrira le pic de consommation du village de 80 âmes, entre 18h30 et 21h, lorsque les éclairages et équipements des maisons s’allument. Un prototype avait déjà été testé à Ajaccio sur la plateforme du CEA-Liten (Myrte/Paglia Orba), ce qui avait permis à la société d’étudier l’intégration du système à des micro-réseaux électriques et de valider le concept de couplage PV/STEP.

Cette solution serait pertinente pour toutes les zones non interconnectées au réseau national (continental) et donc aux territoires ultramarins. Les îles présentent en effet des fragilités dans leur approvisionnement énergétique et soufrent d’un coût de production plus élevé, avec une dépendance aux énergies fossiles comme le fioul. Le déploiement de micro-STEP solaires pourrait permettre de s’affranchir de cette source polluante et de mieux maîtriser une production locale.

G.N.

Grégoire Noble
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire