[Hausses des coûts matières & Équipements techniques] Pourquoi la FDME appelle à « la vigilance »

Stéphane Vigliandi
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[Zepros Négoce] Depuis le second semestre 2020, l’inflation du cours des matières premières va bon train. À tel point que la Fédération des distributeurs en matériel électrique (FDME) vient d’alerter les acteurs de la filière à ce sujet.

Ce n’est pas encore l’électrochoc ! Mais, la tendance de fond inquiète l’ensemble de l’écosystème du BTP. Si l’envolée des tarifs de base des matières premières touchent depuis la mi-2020 les bois, l’acier brut et transformé ou encore le marché des PVC et celui des produits d’isolation, la filière des équipements électriques et de génie climatique est elle aussi frappée de plein fouet. Dans un communiqué publié ce 4 mars, la FDME qui représente 176 enseignes BtoB et près de 1 700 points de vente, met en garde ses 145 adhérents, ainsi que leur environnement amont et aval. Elle en appelle ainsi à la « vigilance sur les tensions actuelles de matières premières » (voir Chiffres ci-dessous). Les causes sont connues. Dans son édition Zepros Bâti #85 datée de Mars 2021, la rédaction de Zepros a d’ailleurs consacré sa “une” à ce sujet brûlant. De son côté, la FDME que préside Alain Fragnaud souligne, entre autres, qu’« une production réduite [à l’échelle mondiale] conduit certains fournisseurs de matières premières à utiliser la clause de force majeure dans leur contrat ou à fonctionner sous allocation [mise en place de quotas pour approvisionner revendeurs et clients utilisateurs], et ce sans visibilité dans les mois à venir pour la filière ». De là à parler de « mécanismes spéculatifs sur les marchés », la FDME comme d’autres organisations professionnelles, lâche la formule et fait part de ses inquiétudes. « Les fortes tensions sur le marché des matières premières […] entraînent des hausses de prix sur les produits et peuvent causer des difficultés sur les approvisionnements », s’inquiète-t-elle.

Réunion “au sommet” ce 5 mars

Face à l’ampleur du phénomène, la distribution Bâtiment et Bricolage a rencontré les représentants de son amont industriel ce vendredi 5 mars. Dans sa newsletter hebdomadaire Négofil, la FDMC (Fédération des distributeurs de matériaux de construction), par exemple, indique « qu’à l’initiative du Secimpac (Syndicat des entreprises internationales de l'outillage portatif et des consommables) et de la Ficime (Fédération des Entreprises Internationales de la Mécanique et de l’Électronique), une réunion a eu lieu ce jour avec les permanents des fédérations de la distribution professionnelle et du bricolage. Une opportunité pour que chacun des collaborateurs de ces organisations répercutent les inquiétudes et les difficultés rencontrées par les deux organisations d’industriels instigatrices de cette rencontre. L’occasion aussi de constater que ce phénomène mondial a des conséquences au sein de toute la chaîne d’approvisionnement de l’habitat ». Dans un article très documenté publié également ce 5 mars et intitulé “Inflation : mirage ou réalité ?”, la rédaction de notre confrère L’Agefi n’hésite pas d’ailleurs à énumérer et décoder des « signes visibles d’une reflation favorisées par des “goulets d’étranglement” ». Si « le “Docteur Cuivre” est [aujourd’hui] à son plus haut niveau depuis en six ans », souligne le magazine économique, il ne faudrait pas que cette “épidémie” tarifaire ne se mue en une incontrôlable... “pandémie. Au risque de « menacer la reprise », entre autres, dans la filière du Bâtiment et de ses sous-traitants ! Stéphane Vigliandi

Matières premières • L’envolée des cours sur 1 an (à fin déc. 2020)

+58 % sur le nickel

+40 % sur l’acier

+28 % sur le cuivre

+27 % sur l’aluminium

+22 % sur le zinc

+10 % à +25 % sur les bois bruts

(Source : Insee, Agence EcoFin, Bourse de Paris)

Stéphane Vigliandi
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