Hugues Le Metter, D-g de Daw France : "Une nouvelle société est née"

Marie Laure Barriera
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Depuis l’annonce du confinement, la question de stopper les lignes de production s’est posée à tout capitaine d’industrie. Pour des raisons sanitaires, tout d’abord, pour répondre aux inquiétudes des salariés demandeurs, mais aussi pour s’adapter à la réalité économique.

Les clients distributeurs et poseurs allaient-ils où non poursuivre leur activité ? Les revirements continus de la première semaine ne les ont pas aidés et chacun a dû prendre ses décisions “en son âme et conscience”. Chez Daw Caparol France, industriel de la peinture mais aussi enseigne fédérant des négociants indépendants (Caparol Center), le mot clé a été "anticipation". Hugues Le Metter revient pour nous sur le déroulé et les étapes de sa prise de décision qui a débuté au lendemain de l’annonce de de la fermeture des écoles. « Cinq jours après, mardi soir, 100 % de mes collaborateurs susceptibles d'être en home office… étaient en home office, prêts à répondre aux clients. » C’est un patron qui s’exprime avec fierté sur ses équipes : « En trois jours nous avons repris et reconfiguré nos nouveaux et vieux pc portables, transféré l'ensemble des lignes téléphoniques fixes, redéployé les téléphones et lignes portables, créé des routines managériales quotidiennes adaptées au home office. »

Agilité et écoute
Si pour lui les mots clés sont « écoute, prise de décision et agilité », il a dû tout de même se résoudre à fermer son usine de production, avec un stock actuel suffisant et étant en capacité de remettre les lignes en service rapidement avec des équipes plus réduites.

Continuité des services en back office, à l'écoute des clients, donc, même du côté de son réseau de distribution. 80 % des Caparol Center sont restés ouverts, et 80 % de ses négoces indépendants. A leur initiative. Des ventes assurées « en toute sécurité, exclusivement aux clients en compte, et servis un par un », précise-t-il. Selon les sites, les artisans sont plus ou moins nombreux, mais certaines agences enregistrent un fort trafic. « C’est majoritairement le patron de l’entreprise qui se déplace dans nos points de vente, d’ailleurs, les seuls ouverts bien souvent sur leur zone ».

À l’heure actuelle, deux questions se posent pour Hugues Le Metter : comment assurer le réapprovisionnement des produits complémentaires à la peinture si les autres industriels ne reprennent pas l’activité ? Et surtout, prendre les bonnes décisions pour l’après, afin d’assurer la reprise, car « les aides de l’État ne suffiront pas à compenser la perte de chiffres de la période ». Il faudra être capable de redémarrer très vite. Positif, le dirigeant garde le cap, tire même déjà des enseignements sur de nouvelles organisations du travail. Par rapport au télétravail qui n'était pas pratiqué dans l'entreprise, "cela fonctionne. Il faut instaurer des routines de management, des entretiens quotidiens, des états d'avancement avec les équipes. Les collaborateurs se montrent proactifs", constate Hugues Le Metter. Et d'affirmer d'ores et déjà « Une nouvelle société est née. Fier de mes équipes, fier de mes collaborateurs et en avant pour relever ce nouveau défi de taille ».

Marie Laure Barriera
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