La Construction Tech distingue de nouvelles jeunes pousses

Grégoire Noble
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[Zepros Bâti] La seconde session du Challenge Start-ups Construction Tech a révélé onze nouvelles solutions innovantes dans le domaine du numérique appliqué au BTP. Plusieurs tendances émergent, dont la robotisation des chantiers, la démocratisation du BIM ou la réponse à des attentes environnementales. Tour d’horizon.

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Le secteur de la construction est en pleine mutation digitale. Pour accompagner ce mouvement, le salon Batimat et le Gimélec ont lancé en 2018 le « Challenge Start-ups Construction Tech » qui a pour vocation de soutenir les jeunes pousses actives dans le BTP. Après une première édition au mois de janvier qui avait révélé huit pépites, une seconde édition s’est tenue au printemps, démontrant la grande vitalité du secteur. Pas moins de 117 entreprises se sont inscrites, dont onze ont été retenues comme lauréates, l’une d’entre elles héritant du titre de « Grand Lauréat ». Et c’est Urban Canopee qui a finalement convaincu le jury, avec son offre de végétalisation des villes au moyen de structures composites autoportantes. Une initiative saluée par les professionnels qui voient dans cette solution élégante un moyen de lutter contre les îlots de chaleur. Elodie Grimoin, la co-fondatrice, explique : « En re-végétalisant 25 % de la surface des villes, il est possible d’abaisser la température de 2 à 4 °C ». Un message qui prend tout son sens en pleine période de canicule.
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Parmi les dix autres startups distinguées, citons HDSN pour « High Definition Sensors & Nanotech » qui développe des capteurs connectés pour l’intérieur et l’extérieur des constructions. La petite société a dernièrement mis au point un capteur de prévention des risques d’incendies électriques, destiné à être installé dans les armoires électriques. Grâce à un nez artificiel, qui renifle les composés chimiques émis lors d’un sinistre, le capteur analyse le problème et en détermine la source. Grâce à de l’intelligence artificielle, le boîtier peut même déterminer précisément quel câble est en train de chauffer, pour l’indiquer à un ouvrier de maintenance afin qu’il intervienne de façon précise. Cette solution repose sur l’achat pour 400 € du capteur avec deux ans d’un abonnement reconductible.
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Autre piste d’innovation, celle de la robotique des chantiers. Cette fois, c’est une entreprise israélienne qui a été récompensée pour son bras robotisé autonome capable d’effectuer plusieurs tâches de finition sur des murs de plâtre. Nommée Okibo, la firme apporte une solution industrielle sur site capable de travailler aux côtés des ouvriers, pour prendre en charge certaines opérations répétitives ou à faible valeur ajoutée de préparation des surfaces notamment. Le bras dispose de six degrés de liberté et se trouve installé sur une plateforme roulante, lui permettant de se déplacer seul le long du mur. Des capteurs et de l’intelligence artificielle lui permettent de se repérer dans l’espace. Et cet assistant mécanique s’avère capable de changer seul d’outil pour passer d’une tâche à une autre comme la projection puis la finition, sans intervention humaine. Nadav Shuruk, co-fondateur d’Okibo, détaille : « Il travaille vite, avec une grande précision et n’a pas besoin d’échafaudage ». De quoi permettre aux peintres et plâtriers de se concentrer sur d’autres interventions moins rébarbatives. Pour aider les opérateurs, la société Holomake propose d’apporter la réalité augmentée sur les chantiers. Cette technologie, qui vient tout comme la robotique de l’industrie manufacturière lourde (automobile, aéronautique, construction navale), permet de projeter des mesures, plans ou écorchés sur les surfaces où doivent être réalisées des interventions.
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Enfin, citons deux initiatives liées au réemploi et à l’économie durable. Tout d’abord JuuNoo qui vient de Belgique et qui est une solution de cloisons sèches réutilisables. Des cadres extensibles en acier permettent d’assembler en quelques minutes une armature amovible, capable de supporter des panneaux de bois ou de plâtre, sans aucune prise de mesure ni découpe. La mise en œuvre est rapide et sans déchets, et elle est totalement réversible. De quoi satisfaire tous les gestionnaires d’espaces tertiaires dont les clients renouvellent régulièrement l’agencement et la décoration des bureaux. Dans le même ordre d’idée, la plateforme Backacia se propose de mettre en relation vendeurs de matériaux d’occasion et acheteurs. Un travail sur la traçabilité est réalisé, permettant d’obtenir des éléments comme des portes ou des cloisons à des prix ne représentant qu’une fraction du neuf. Lucille Hamon, co-fondatrice du site, dévoile : « Nous fournissons une assistance à maîtrise d’ouvrage d’accompagnement pour les chantiers de déconstruction. Les produits de la construction d’occasion sont particulièrement intéressants pour le marché de la rénovation ».

Des startups qui seront présentes sur le salon Batimat sur l’espace dédié Construction Tech de 6 000 m², et dont Antoine de Fleurieu, délégué général du Gimélec résume l’idée : « Mettre de l’intelligence dans le système, au plus près des utilisateurs ».

G.N.
Grégoire Noble
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