La fée Electricité sera accompagnée à la batterie
[Zepros Energie] La question du stockage d'électricité va devenir cruciale dans les années qui viennent, qu'il s'agisse de mobilité, de stationnaire ou d'équipements. Des géants mondiaux s'affrontent à coups de brevets afin de trouver le Graal de la batterie : celle qui aura la plus grande densité, la meilleure réactivité et le moins d'impact environnemental. Malheureusement, dans ce peloton de tête, c'est l'Asie qui domine largement.
Les dépôts de brevets dans le domaine du stockage d’électricité – principalement les batteries – ont augmenté de +14 % entre 2005 et 2018, soit un rythme quatre fois plus élevé que les autres technologies. Plus de 7 000 brevets ont été enregistrés par l’Office européen des brevets (OEB) en 2018 contre à peine plus de 1 000 au début du siècle. Cette innovation est mue par les besoins des nouvelles technologies (ordinateurs, smartphones, véhicules électriques) dont les batteries utilisent le processus chimique lithium-ion. Elle vise d’abord à améliorer la puissance, la vitesse de charge, la durée de vie et la recyclabilité de ces éléments. Les travaux se focalisent sur les différents constituants (anode, électrolyte) et en particulier sur la cathode qui constitue le facteur limitant de la densité d’énergie stockée.
L’OEB note que le Japon domine largement ce marché mondial, avec des leaders comme Panasonic, Toyota, Hitachi ou Toshiba, devant la Corée du Sud (Samsung, LG) et l’Allemagne (Bosch). Selon l’Agence internationale de l’énergie, les besoins mondiaux en stockage d’électricité seront multipliés par 50 dans les vingt ans qui viennent pour atteindre les 10 TWh. Les prix devraient donc continuer à chuter avec l’arrivée de nouveaux acteurs mondiaux comme Tesla dont certaines applications sont prévues pour le bâtiment (Power Wall).
G.N.
RTE met en service son plus grand centre de stockage par batterie
Le gestionnaire du réseau électrique français, RTE, a ouvert ce mardi 29 septembre 2020, son plus grand site de stockage à Fontenelle (Côte-d'Or). Pas moins de 5 600 batteries, représentant un poids de 270 tonnes, permettront de conserver 24 MWh de courant. Une nécessité pour équilibrer le réseau, soumis à des pics et des creux de production ne correspondant pas aux besoins des consommateurs. Car l'électricité produite en Bourgogne-Franche-Comté est majoritairement renouvelable (59 % dont 44 % d'éolien). Outre le site de Fontenelle, qui sera pleinement opérationnel en 2021, RTE a lancé le projet "Ringo" avec deux autres sites dispersés sur le territoire français, à Bellac (Haute-Vienne, fin 2021) et Ventavon (Hautes-Alpes, 2022). Ensemble, ces trois unités atteindront 72 MWh de capacités et éviteront la construction de milliards d'euros de lignes à haute tension qui auraient été nécessaires pour transporter du courant électrique sur de longues distances. Pour le pilotage, tout sera automatisé avec les "Nouveaux automates de zones adaptatifs" (Naza) qui orienteront les électrons au bon endroit, en fonction de la demande et des capacités.