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La France classée 5e mondiale pour sa politique énergétique

Grégoire Noble
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[Zepros Energie] Le World Energy Council (Conseil mondial de l’énergie) a dévoilé son classement 2020 des politiques énergétiques et climatiques et la France a gagné une place l’an passé. Avec une honorable 5e position, elle présente un score équilibré entre sécurité d’approvisionnement, équité et durabilité. Elle devance notamment l’Allemagne et talonne des pays comme la Finlande ou l’Autriche.

Le Conseil mondial de l’énergie a publié la 10e édition de son trilemme de l’énergie, un index de la performance énergétique des pays qui reflète leurs politiques. Ce classement repose sur un subtil équilibre à trouver entre sécurité d’approvisionnement, accessibilité du plus grand nombre à l’énergie et durabilité des solutions retenues. En 2020, le top 10 du classement fait la part belle aux nations européennes qui trustent sept places. Le Canada, les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande complètent ce peloton de tête. Si la Suisse et la Suède caracolent en tête, la France n’a pas à rougir puisqu’elle glane une belle 5e place, ex-aequo avec le Royaume-Uni.

Les auteurs du rapport notent : « La France est l’un des pays les plus performants du Trilemme avec des scores élevés dans tous les domaines. L’équité et la durabilité énergétiques sont particulièrement élevées ». Toutefois, ils remarquent que le prix de l’électricité et ceux des carburants n’ont cessé de grimper, entraînant notamment le mouvement des gilets jaunes à la fin de 2018 et au début de 2019. Une manifestation qui démontrerait « que les politiques énergétiques et climatiques ne peuvent être mises en œuvre sans être acceptées par le grand public », entraînant l’abandon de la taxe carbone prévue. La situation française est très particulière : l’Hexagone importe 48 % de ses besoins énergétiques, principalement d’origine fossile, mais dans le même temps, le pays est également le 1er exportateur européen d’électricité. Un courant à faibles émissions de carbone grâce au nucléaire qui reste soumis « à une très forte dépendance à l’égard d’une seule source d’électricité, d’où le faible score pour la sécurité énergétique ». Le Conseil mondial de l’énergie recommande à ce propos de développer les énergies renouvelables pour diversifier les moyens de production.

L'hydroélectricité : faible empreinte carbone et sécurité d'approvisionnement

L’étude souligne également une érosion de l’intensité énergétique finale ainsi qu’une baisse de l’efficacité dans la gouvernance. Toutefois, la France a adopté en novembre 2019 une loi Energie-Climat qui prévoit la neutralité carbone à l’horizon de 2050, de nature à les rassurer. Pour y parvenir, la France sortira du charbon avant 2022 et « le cadre administratif des compagnies électriques sera rationnalisé pour favoriser les sources d’énergies renouvelables » tandis que le gouvernement prendra « des mesures pour améliorer l’efficacité énergétiques des bâtiments ». Les spécialistes du Conseil mondial de l’énergie remarquent enfin que les capacités d’innovation sont en baisse sur la période 2010-2020 dans le domaine de l’énergie. Malgré tout, avec 81,7 de moyenne le pays n’a pas à rougir, d’autant que, sur certaines données, elle se trouve défavorisée comme notamment sur l’équité énergétique, dominée par de micro-états extrêmement riches et à fortes interconnexions, comme le Luxembourg, le Qatar, le Koweït, les Emirats Arabes Unis, Oman ou Bahreïn… Concernant la sécurité d’approvisionnement, le Canada, la Finlande ou la Roumanie (!), trustent le haut du classement grâce à leurs « importantes ressources hydroélectriques et investissements dans l’énergie solaire et l’énergie éolienne ». On pourra enfin remarquer que la France est finalement la première « grande » nation du classement, puisque tous les pays qui la devancent comptent entre 5 et 10 millions d’habitants seulement.

Restent à évaluer les conséquences de la pandémie mondiale sur le monde de l’énergie, frappé par une demande en chute libre et par le développement du numérique et des renouvelables : « Les implications à long terme sur la transition des systèmes énergétiques restent floues » concluent les auteurs du rapport.

G.N.

Grégoire Noble
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