L’âge d’or du bardage bois ?
[Zepros Bâti] Alors que le marché des bardages bois était stable jusqu’en 2019, avec moins de 7 % de progression en trois ans, il a depuis connu un boom, avec +25 % en deux ans.
Les projets intégrant le biomatériau ne cessent d’augmenter depuis 2016, résultat de la volonté tant des maîtres d’ouvrage que des maîtres d’œuvre de s’orienter vers des constructions bas carbone. Les surfaces de bardages vendues sont ainsi passées d’environ 5,5 millions de m² par an entre 2016 et 2018 à 6,4 millions de m² en 2020 et plus de 7,1 millions en 2021. L’étude, menée par Jean-Marc Mornas pour Le Commerce du Bois (LCB), note : « Le marché, qui avait du mal à décoller depuis 2012, enregistre de fortes progressions depuis 2020 grâce aux confinements qui ont favorisé la réalisation de travaux de bardages ». Le rythme devrait un peu se calmer à l’avenir, puisque les projections donnent une progression de 16,5 % d’ici à 2025. « Pour les années à venir, la RE 2020, une évolution réglementaire propice à l’utilisation du bois dans la construction devrait profiter au marché », assure le document qui tempère toutefois cet enthousiasme. Selon les auteurs, les travaux d’amélioration de l’habitat devraient revenir à un niveau plus normal, tandis que le secteur des bâtiments non résidentiels a lui été fortement impacté par la crise sanitaire. Et les tensions sur la matière première, générant des hausses de prix jamais vues, pourraient même remettre en cause des projets devenus non compétitifs face à d’autres solutions.
Les produits peints sont passés de mode
Les principaux produits du marché, par type, sont les bardages “sans finition”, autoclavés (2,9 millions m²) ou naturels (1,13 million m²), et les bardages “avec finition”, avec des saturateurs (+145 % entre 2016 et 2019, pour atteindre 930 000 m²). A contrario, les bardages peints n’ont plus la cote, ayant enregistré une décroissance régulière sur la même période (-27 %, 660 000 m²). Côté essences de bois, le sapin du Nord domine très largement (73 %) le segment des autoclavés, tandis que le douglas est le roi des bardages naturels (60 %) devant le mélèze (34 %) et le cèdre rouge (6 %). Pour les bardages avec saturateur, la répartition est plus équilibrée entre ces trois essences (entre 37 et 22 %), ce qui laisse de la place à l’épicéa (16 %). Selon l’enquête LCB, « les industriels répondent de plus en plus à des demandes personnalisées (teintes, formats, mélanges de finitions, intégration de lumières). La demande du marché s’oriente de plus en plus vers des produits de qualité et à plus forte valeur ajoutée ». Les professionnels assurent que le phénomène de grisaillement est passé dans les mœurs et les bardages pré-grisés reçoivent un bon accueil. Afin d’améliorer encore la notoriété de toutes les réponses bois, une campagne de communication et de prescription d’envergure nationale sera lancée en 2021-2022. Tous les avantages seront mis en lumière, comme la propreté des chantiers, la rapidité de pose et, bien entendu, le faible impact carbone. Grégoire Noble