Le séisme du Teil a-t-il une origine accidentelle ?

, mis à jour le 18/01/2022 à 16h21
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Le 11 novembre 2019, la terre a tremblé sous la commune du Teil en Ardèche, entraînant de nombreux dégâts ainsi que beaucoup de questions. L’intensité de la secousse, évaluée à 5,4 sur l’échelle de Richter, et sa faible profondeur (entre 1 et 3 km) suscitent l’interrogation des scientifiques. Karim Ben Slimane, directeur Risques & Prévention au BRGM, nous détaille : « Le séisme est superficiel pour les sismologues, c’est-à-dire qu’il est inférieur à 10 km de profondeur. Mais cette dernière est imprécise et cet épisode reste – sismiquement – pas très important ». Le spécialiste poursuit : « Il est excentré par rapport au réseau de failles alpin qui est surveillé », d’où cette imprécision dans les données, qui à l’avenir pourraient être révisées, avec une profondeur peut-être réévaluée entre 5 et 10 km et une magnitude revue à la baisse, à 4,8 ou 4,9.
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Cependant, l’expert du BRGM trouve l’événement singulier : « Historiquement, les séismes sont généralement plus au sud dans la région, vers le Tricastin. Et là les dégâts ont été très importants par rapport à la magnitude ». L’origine de la secousse pourrait être autre que géologique. « Il y a eu une modification locale de l’état de contrainte sur le plan de faille, qui a pu être perturbé par une activité de mine ou de carrière ». Or, le site historique d’extraction de calcaire Lafarge se trouve à la verticale de cette zone. Un phénomène déjà observé en Sibérie ou en Amérique du Nord, qui requiert toutefois des volumes très importants, avec d’énormes excavations. « Ça reste une carrière de calcaire », souligne-t-il, avançant une autre cause possible : « La pression interstitielle, après de fortes pluies avec mise en charge hydraulique de la faille, peut également l’expliquer. Et il y a eu un tel épisode pluviométrique juste avant le 11 novembre ». Anthropique ou météorologique, les causes de déclenchement peuvent donc être multiples. Pour le directeur Risques & Prévention, un maximum de données devra être recueilli, trié et vérifié avant d’établir des modèles informatiques pour vérifier les différentes hypothèses. Un travail de plusieurs mois.
G.N.
Fort de 13 ans d’expérience dans la presse bâtiment, Grégoire, Rédacteur en chef de Zepros Bâti depuis 2019, est spécialisé dans les matériaux, l’isolation, la charpente, la couverture et les innovations énergétiques.
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