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Le séisme du Teil a-t-il une origine accidentelle ?

Grégoire Noble
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Le 11 novembre 2019, la terre a tremblé sous la commune du Teil en Ardèche, entraînant de nombreux dégâts ainsi que beaucoup de questions. L’intensité de la secousse, évaluée à 5,4 sur l’échelle de Richter, et sa faible profondeur (entre 1 et 3 km) suscitent l’interrogation des scientifiques. Karim Ben Slimane, directeur Risques & Prévention au BRGM, nous détaille : « Le séisme est superficiel pour les sismologues, c’est-à-dire qu’il est inférieur à 10 km de profondeur. Mais cette dernière est imprécise et cet épisode reste – sismiquement – pas très important ». Le spécialiste poursuit : « Il est excentré par rapport au réseau de failles alpin qui est surveillé », d’où cette imprécision dans les données, qui à l’avenir pourraient être révisées, avec une profondeur peut-être réévaluée entre 5 et 10 km et une magnitude revue à la baisse, à 4,8 ou 4,9.
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Cependant, l’expert du BRGM trouve l’événement singulier : « Historiquement, les séismes sont généralement plus au sud dans la région, vers le Tricastin. Et là les dégâts ont été très importants par rapport à la magnitude ». L’origine de la secousse pourrait être autre que géologique. « Il y a eu une modification locale de l’état de contrainte sur le plan de faille, qui a pu être perturbé par une activité de mine ou de carrière ». Or, le site historique d’extraction de calcaire Lafarge se trouve à la verticale de cette zone. Un phénomène déjà observé en Sibérie ou en Amérique du Nord, qui requiert toutefois des volumes très importants, avec d’énormes excavations. « Ça reste une carrière de calcaire », souligne-t-il, avançant une autre cause possible : « La pression interstitielle, après de fortes pluies avec mise en charge hydraulique de la faille, peut également l’expliquer. Et il y a eu un tel épisode pluviométrique juste avant le 11 novembre ». Anthropique ou météorologique, les causes de déclenchement peuvent donc être multiples. Pour le directeur Risques & Prévention, un maximum de données devra être recueilli, trié et vérifié avant d’établir des modèles informatiques pour vérifier les différentes hypothèses. Un travail de plusieurs mois.
G.N.
Grégoire Noble
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