Lemaître Sécurité déploie son usine 4.0
[Zepros Quo] Opérationnel à 100 % d’ici à l’été prochain, le nouveau site de production du spécialiste en chaussures de sécurité va permettre entre autres de rationaliser les collections.
Rachetée en 2010 par le groupe indien Rahman, l'ETI alsacienne continue de bénéficier d’importants investissements. Quatre ans après la construction d’un nouvel entrepôt logistique à Uberach, près d’Haguenau (3 500 m² pour une capacité de stockage de l'ordre de 350 000 paires de chaussures), l’entreprise du Bas-Rhin finalise les travaux débutés en 2017 pour disposer d’un nouveau site de production de 2 600 m² en transférant de 2 km l’ancienne unité de La Walck. « Il s’agit d’un projet global visant à redimensionner la logistique, mais aussi gagner en efficacité et flexibilité sur le plan industriel. Disposer d’un outil de production en cœur d’agglomération n’était plus idéal, notamment en termes de sécurité et d'environnement. Nous souhaitons orienter l’entreprise certifiée Iso 9001 et 14001 vers l’usine 4.0 dans une démarche de responsabilité sociétale autant que possible », confie Jean-Pierre Boutonnet, le directeur commercial France. « Chauffée au gaz naturel, l’usine récupère les excédents thermiques des compresseurs dans un système double flux de “redistribution par chaussette” au-dessus de l’atelier de finition », cite par exemple Pascal Lucas, directeur des opérations du groupe.
EN PHOTO • Situés au Val de Moder (67), l’entrepôt ouvert fin 2016 et la nouvelle usine font partie d'un plan de modernisation de la marque d'environ 6 M€ au total.
Grosses et petites séries
Si trois carrousels d’injection directe sont déjà installés sur le nouveau site, la 4e machine devrait être prochainement transférée. « Cette organisation par étape a évité tout arrêt de production. L’usine d’Uberach sera opérationnelle à 100 % l’été prochain », note la direction commerciale de Lemaître Sécurité. Mitoyennes de l’entrepôt, les nouvelles lignes de fabrication afficheront une capacité de production en 2x8 (60 salariés) d’environ 2 500 paires de chaussures par jour. « Avec la particularité de pouvoir traiter aussi les petites séries : c’est un service qui tend à disparaître sur le marché. Nous allons aussi rationnaliser les gammes existantes en y intégrant nos semelles les plus récentes sans supprimer pour autant de références dans notre catalogue », précise Jean-Pierre Boutonnet. Réalisant 55 % de son activité en France, la marque va également œuvrer à optimiser les services digitaux sur un marché où le besoin de toucher et tester le produit reste essentiel. Autre sujet en cours : celui de l'éco-conception des produits. Gestion du cycle de vie et recyclage par récupération des produits en fin de vie… : le fabricant est en phase d'expérimentation. « Depuis près de cinq ans, le groupe travaille sur ce dossier en analysant les coûts de déconstruction des composants (textile, cuir, métal, etc.). Des discussions sont engagées entre autres avec des recycleurs de matériaux composites issus de l’industrie aéronautique », indique le manager.
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