Sons of Métallerie : interview en métal de Julien Bonnet, l’Iron Man du bâtiment !

Bonjour Julien, tu as une grande notoriété sur les réseaux sociaux. Pourtant, ça ne fait pas si longtemps que tu as fondé ta société ?

« Non, tu as raison. J’ai lancé la société « Technium » juste avant la crise sanitaire et la marque « Ma Belle Verrière » un an plus tard. On est des artisans RGE et Qualibat.» 

C’est la preuve qu’on peut quand même réussir malgré un mauvais timing, malgré les imprévus. Quelles sont tes principales activités ?

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« C'est tout ce qui concerne les fermetures habitat et tertiaire : menuiseries, volets roulants, stores banne, pergolas, portails, portes de garage, etc. 

Et on a un atelier de métallerie où l’on fabrique nos verrières, mais aussi des escaliers, des garde-corps, du mobilier. Pour le tertiaire, on réalise de grandes portes de garage, des rideaux métalliques, des façades de magasin, des menuiseries aluminium, etc. »

Où es-tu situé ?

«  Je suis dans la Sarthe. Le pays des rillettes, des 24 heures du Mans et de « Ma Belle Verrière » (rires). »

Et de « Sons of métallerie » ?

« Je suis artisan et chef d’entreprise avant tout, on est 18 dans la société, mais à côté de ça, j’ai ma chaîne « Sons of Métallerie », là on est 3 à y travailler à plein temps.»

Tu as développé un style bien à toi dans tes vidéos.

« Je ne fais pas vraiment de tutoriels comme la plupart de mes confrères des réseaux. Je suis plutôt « lifestyle ». Je filme nos réalisations en atelier, mes visites d’usines, chez mes partenaires ou mes pérégrinations dans des salons. Comme cette vidéo (ci-dessous) que j’ai faite à la Foire du Mans en septembre. »

Si tu étais un matériau, tu serais… ?

« L’acier, bien évidemment. »

Et cette relation avec l’acier, comment est-elle née ?

« Elle est née en famille pendant mon enfance. J’ai toujours voulu faire ça. J’ai été en apprentissage dans la boîte de mon frère (Bibi dans mes vidéos) . La roue tourne, maintenant, c’est moi le patron de mon frère.

Je baigne dans ce secteur depuis toujours, car mon père était peintre en bâtiment. »

L’autre caractéristique de tes vidéos, c’est la musique.

« Là aussi, ça vient de ma famille, car mon grand-père était musicien professionnel.

La musique est ma plus grande passion. J’ai une formation classique. De base, je suis batteur… de jazz ! Ça peut surprendre, car aujourd’hui’hui, je suis plutôt dans le métal. En gros, je suis un grand fan du Hellfest. 

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J’ai eu plusieurs groupes. J’ai vendu des albums à la FNAC, j’ai fait de nombreuses scènes comme l’Élysée-Montmartre, la première partie de Trust aux 24 heures du Mans moto, etc. J’étais batteur la plupart du temps sauf une fois où j’étais chanteur dans un groupe genre Linkin Park.»

Tu faisais des reprises ou tu jouais tes chansons ?

« Que de la compo avec mon guitariste ! »

Je te conseille un bouquin « The Storyteller » de Dave Grohl, le batteur de Nirvana, chanteur et fondateur des Foot Fighters. Il raconte notamment qu’il a commencé à faire de la batterie. Pendant des années, il tapait  sur les coussins de son canapé. Et toi ?

« Moi, j’ai commencé en tapant sur des bidons de peinture ! Au bout de 6 mois, mon père en avait marre de m’entendre 3 heures tous les soirs à taper sur des bidons dans ma chambre, il m’a offert une batterie. »

Et tu tapais avec des pinceaux ? (rires)

« Non, j’avais acheté de vraies baguettes. J’avais bricolé ma batterie avec des bidons en plastique de tailles différentes et j’avais ajouté plusieurs éléments comme une pédale et des cymbales. »

Est-ce que tu  peux nous raconter un moment déterminant de ton passé qui fait que tu es là aujourd’hui ?

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« Quand le conseil d’orientation de mon collège a convoqué mes parents pour leur dire que le bâtiment était une voie de garage et que je finirai sous les ponts. J’ai pris ma revanche !

Malheureusement, ça existe encore aujourd’hui. C’est pour ça que je m’investis sur la transmission de savoir et que je donne de mon temps pour parler aux jeunes à travers le CFA (Centre de formation d’apprentis), au concours de meilleurs apprentis, etc.

Autre moment déterminant quand j’ai reçu ma médaille d’or au concours des meilleurs apprentis de France en 2002. »

Je conseille à nos lecteurs de regarder ton interview sur Batiradio avec Jean-Bernard Melet dans laquelle tu racontes la remise des prix.

Julien, on entend souvent « C’était mieux avant », c’est ton état d’esprit ?

« Pas du tout, j’ai tendance à voir le pare-brise plus grand que le rétroviseur ! »

Alors, c’est plutôt mieux maintenant ?

«  Avoir accès au savoir et aux infos plus facilement grâce à internet. »

Surtout Julien, tu peux être à l'origine de ce savoir et de ces infos avec ta chaîne YouTube et tes profils sur les réseaux sociaux. Ce qui explique aussi le succès des artisans connectés, comme toi, du bâtiment.

Et qu’est-ce qui sera mieux demain ?

« Forcément, la rénovation énergétique. C’est tellement plus intelligent de bien isoler sa maison avant de mettre des milliers d’euros dans un chauffage. Je viens de participer à la rénovation d’un collège avec une isolation de 40 cm d’épaisseur en laine de coton. En plein été, on avait 18 degrés à l’intérieur sans clim et en hiver, il fait 20 degrés sans chauffage. 

Et n’oubliez pas bien sûr de changer aussi vos menuiseries. Je suis là pour ça ! (rires) »

Tu conseilles quoi justement pour les menuiseries ?

« On a présenté une nouveauté à la foire du Mans (voir la vidéo). Ce sont des menuiseries d’un fabricant français : acier à l’intérieur, aluminium à l’extérieur. Cela permet d’avoir des inerties de profil plus fines et plus de vitrage. Le vitrage est l’élément le plus important pour  une meilleure isolation. »

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Escalier ou ascenseur ?

« Escalier, c’est bon pour la santé ! Et puis, j’en fabrique aussi. »

Quel est le lieu où tu te sens le mieux ?

« Le bord de mer. L’air marin, l’iode, ça me détend. »

Ton coup de gueule ? Car ça t’arrive de temps en temps sur les réseaux sociaux, normal pour un Sagittaire, un signe de feu.

« Quand je vois un artisan influenceur sur le web qui ne respecte pas les règles élémentaires de sécurité, ça me fait vriller ! 

Je ne suis pas exempt de tout reproche. J’ai vu sur tes vidéos mes gars souder sans gants, ça ne devrait jamais arriver. J’étais en baskets sur des chantiers, ce n’est vraiment pas sérieux. 

Mais certains sont devenus des spécialistes du non-respect des règles de sécurité. On le constate sur toutes leurs vidéos. Quand je vois une influenceuse monter sur un toit sans harnais pour une vidéo faisant la promotion d’une institution du bâtiment, ça m’agace. Comme ambassadeur de la FFB, il y avait d’autres choix comme Éric Le Carreleur ou Make in France, etc. »

Ton effet wow ?

« Quand je vois les réalisations de Marvin Atmoss’vert, YouTuber paysagiste. Il mériterait d’avoir des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, il est encore sous-coté, mais c’est un génie. Il transforme des jardins qui ressemblent à des déchetteries en un coin paradisiaque. »

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Ton meilleur ami du bâtiment sur un chantier ?

«  Marvin ! On fait des chantiers et des vidéos ensemble. On collabore souvent. Il déborde de projets, malgré cela, il a pris 3 jours pour faire la déco de mon stand à la foire du Mans. Il a un cœur gros comme ça.  »

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Ton meilleur ami du bâtiment sur les réseaux sociaux ?

« Éric Le Carreleur. Je rigole bien avec mon « Rico ». C’est un boute-en-train et il bosse proprement. Il est très pédagogique dans ses vidéos. C’est un ancien sur les réseaux, c’est un peu le papa des Youtubers du bâtiment.

Et il y a aussi Laurent Jacquet. On le voit beaucoup, mais il fait aussi plein de choses pour moi, même sans les caméras. En octobre, « Ma belle verrière » va installer une verrière et une porte pour « Mission Travaux » sur M6. 

Grâce à lui, je vais aussi faire « Recherche appartement ou maison » et « Une semaine pour tout changer » avec Stéphane Plaza.»

Un conseil pour les artisans qui veulent se lancer sur YouTube ?

« Il faut se libérer du temps ! J’ai plus de 30 % de mes clients qui viennent de YouTube, Instagram et TikTok. Montrer ce que l’on fait sur les réseaux, ça rassure les gens.

Mais je ne leur conseille pas forcément YouTube, ni même TikTok, car ça prend beaucoup de temps. Mais déjà avoir un bel Instagram, c’est valorisant. Facebook aussi, pour toucher les seniors.

Savoir faire c’est bien, mais le faire savoir, c’est encore mieux.  »

Un métier du bâtiment, autre que le tien, que tu admires ?

« Ma réponse va te surprendre, c’est la menuiserie bois et l’agencement. Je te conseille de suivre Guillaume sur son compte  Atelier Palam. » C’est pour moi, le meilleur menuisier et agenceur sur les réseaux. Il est discret, gentil, humble et plein de talent. »

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Ton meilleur souvenir sur un chantier ?

« C’est l’installation d’un escalier pour le skateparc du YouTuber VodK. Pour un gars comme moi qui a ouvert une chaîne YouTube il y a moins de deux ans et qui arrive à collaborer avec un YouTuber de plus de 3 millions d’abonnés, je me dis « wow, quelle chance ». En plus, il est super sympa et humble. »

Ce que tu préfères dans ton métier ?

« Les gens, rencontrer des gens, le contact humain. L’humain, c’est la clef de voûte de tout. »

La principale qualité pour faire ton métier ?

« Être pugnace. »

Dans mes interviews avec Bricoman, on aime bien mettre en avant les artisans du bâtiment, c’est ce fameux côté humain si important pour toi. On aime aussi parler de matériel, comme un batteur de rock le fait dans les revues de musique. Pourrais-tu justement me citer un outil indispensable sur un chantier ?

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« Une perceuse-visseuse Metabo. C’est la base pour tous les artisans du bâtiment. »

Un produit que tu trouves fantastique ?

«  Les meuleuses filaires Metabo que l’on utilise dans notre atelier. Je l’ai utilisée récemment dans une vidéo pour Rachel et Emilien (une styliste et un YouTuber). J’ai refait les marches d'un escalier acier en dentelle de plus de 100 ans : les gravures, les volutes, les dessins. Je me suis senti  moins fatigué, je n’avais pas mal aux poignets. Il y a un système de silenbloc qui permet de diminuer les vibrations de 80 % ! Ça te change la vie. L’outillage pour un artisan, c’est essentiel. »

Quel est ton héros réel ou imaginaire ? J’avais pensé à Iron Man, non ?

« (rires) Oui, j’aime bien cette idée. En plus, c’est un humain. »

Je te vois bien à l’intérieur de son armure.

« (rires) Je pense que je ne rentre pas dedans ! (rires) Moi, c’est plutôt I-rond Man (rires) »

Une interview qui a commencé dans la bonne humeur et qui se  termine avec un fou rire. Merci Julien. On se donne rendez-vous la semaine prochaine à Batimat.