Lapeyre bientôt sous pavillon allemand ?

Stéphane Vigliandi
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[Zepros Négoce] Dans un communiqué, Saint-Gobain annonce être entré en négociation exclusive pour céder Lapeyre au fonds allemand Mutares qui signerait là sa 9e acquisition depuis le début de l’année.

Initié en octobre 2019, le projet de vente de Lapeyre serait sur le point d’aboutir. Courant mars, le géant mondial des matériaux de construction avait sélection deux fonds d’investissement : le français Equinox Industries et l’allemand Mutares. Saint-Gabain a finalement choisi le fonds de retournement allemand. En se désengageant de Lapeyre Industries (126 magasins et 10 usines toutes implantées dans l’Hexagone) qu’il avait intégré en 1996, Saint-Gobain continue ainsi de recentrer ses activités et son pôle Distribution Bâtiment principalement à destination des cibles BtoB. Ensuite, malgré une nouvelle stratégie de marque engagée 2017 et un repositionnement opéré à la rentrée, Lapeyre n’arrive pas à redresser la barre. En 2019, il a réalisé un chiffre d’affaires de 641 M€, mais une perte d’exploitation de 34 M€. Pour se séparer de cet actif, Saint-Gobain devrait financer le repreneur à hauteur de 245 M€. Au printemps dernier, il évaluait cette soulte entre 300 et 400 M€. Dans un communiqué, Saint-Gobain indique que cela devrait permettre à Lapeyre « de disposer d’une trésorerie robuste et d’une situation financière saine pour financer tant son exploitation que les investissements et mesures nécessaires à la poursuite de la modernisation de l’enseigne et des usines, et le retour à la rentabilité ». La transaction sera présentée aux partenaires sociaux dans le cadre du processus d’information-consultation préalable. Le projet devrait être finalisé avant la fin du premier trimestre 2021. En basculant sous pavillon allemand, Lapeyre Industries rejoint un fonds qui est présent en France depuis 2015 et dispose d’un portefeuille de sociétés (plus de 50 M€ de CA) dans les secteurs de l’automobile, de l’industrie et des services. Sur le marché du Bâtiment, Mutares détient les actifs dans le secteur du bois en reprenant Norsilk (ex-Metsa Wood) en 2015, ainsi que Kalzip, un fabricant de systèmes de façade et de toiture en aluminium. Dans l’Hexagone, Mutares s’est néanmoins déjà heurté à des échecs sur deux dossiers : le rachat du pionnier français de l’e-commerce Pixamania qui s’est soldé par une revente à une autre marketplace ; même sort avec GrosBill repris à Auchan, puis revendu au fondateur de GrosBill trois ans plus tard… Reste à connaître la stratégie que s’emploiera à mettre en place le futur propriétaire de Lapeyre.

Stéphane Vigliandi
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