Encore trop peu d’artisanes dans le bâtiment

[Zepros Bâti] La parité a encore du chemin à parcourir : selon l’Insee près des trois-quarts des 1,8 millions d’artisans, de commerçants et de chefs d’entreprises sont des hommes. La part des femmes n’a cessée de baisser entre le début des années 1980 et celui des années 2000 où elle s’est stabilisée. Et dans le secteur du bâtiment, des travaux publics et du paysage, la situation est encore plus déséquilibrée…

Artisans du bâtiment, garagistes, restaurateurs, gérants de sociétés… tout le lectorat de Zepros se retrouve dans l’étude statistique de l’Insee sur le portrait-robot de l’entrepreneur du 21e siècle. En 2019, la France comptait ainsi 1,8 million de personnes considérées comme artisans (49 %), commerçants (41 %) ou chefs d’entreprises (10 %), soit 6,7 % de tout l’emploi du pays. Une proportion qui avait fortement baissé entre les années 1990 et 2000 – passant de 8,3 % à seulement 6,1 % – avant de remonter légèrement la pente.

Les artisans, qui travaillent souvent dans le bâtiment (maçons, plombiers, électriciens), le font souvent seuls (63 % des cas) ou sont à la tête d’une petite entreprise de moins de 10 salariés. Dans plus de 70 % des cas, il s’agit d’hommes (contre 52 % dans l’emploi général en France) car la proportion des femmes n’a cessé de diminuer au cours des 40 dernières années, quasiment divisée par deux. Dans le secteur du bâtiment, des travaux publics et des jardins, l’emploi est même quasi-exclusivement aux mains des hommes (95 %)… Côté pyramide des âges, les artisans sont majoritairement compris dans la tranche 25-49 ans (58 %). Mais les 50 ans et plus (40 %) sont tout de même plus nombreux que dans la moyenne des personnes en emploi en France (31 %). À l’inverse, les plus jeunes (15-24 ans) sont rares chez les artisans avec seulement 2 % contre 8,4 % en moyenne dans tout le monde de l’emploi. Concernant les formations, les artisans sont titulaires de CAP et BEP (38 %) ou de Bac professionnels (28 %). Ils sont 17 % à détenir un diplôme Bac +2 ou supérieur et ils sont exactement le même nombre à ne posséder aucun autre diplôme que le brevet des collèges.

L’étude de l’Insee note que le travail le week-end est largement répandu chez les artisans, commerçants et chefs d’entreprise : ils sont près des 2/3 à avoir travaillé au moins un samedi sur une période de quatre semaines (contre 39 % dans toute la population active) et même 1/3 à avoir travaillé au moins un dimanche (contre 22 %). Mais cette situation est plus courante chez les commerçants que chez les autres. Et il faut noter que l’enquête statistique repose sur des chiffres de 2019, antérieurs au Covid-19 qui a bouleversé les habitudes et horaires d’ouverture et d’activité. Toujours selon l’institut national, les artisans déclarent travailler habituellement 44 heures par semaine « soit nettement plus que l’ensemble des personnes en emploi (37 heures) ». Une durée qui est encore plus élevée pour les chefs d’entreprise de 10 salariés ou plus qui accumulent 52 heures hebdomadaires ! Heureusement, la proportion de travail nocturne est, elle, inférieure à 10 % des cas, ce qui est dans la moyenne nationale. Ouf, les artisans peuvent au moins dormir du sommeil du juste.

G.N.

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