Quelles compétences faudra-t-il avoir demain pour répondre aux enjeux du BTP ?

Grégoire Noble
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[Zepros Bâti] Les mutations sont nombreuses à toucher le secteur de la construction : transition écologique, industrialisation des process, digitalisation, évolutions sociétales… Des changements plus ou moins rapides et profonds qui affecteront les professionnels dans leur activité. L’Observatoire des métiers du BTP a identifié les postes les plus concernés par des besoins d’évolution des compétences. Découvrez-les.

Dans une récente étude , Sogelink estimait que les professionnels du BTP auraient à véritablement réinventer leurs métiers dans les 20 années qui viennent. Si, jusqu’ici, l’évolution avait été poussée par la réglementation, c’est désormais par l’adoption de nouvelles technologies qu’elle serait mue. D’où la nécessité d’acquérir de nouvelles capacités pour les acteurs de la construction. L’Observatoire des métiers du BTP a confié aux cabinets Amnyos et CG Consil le soin de réaliser une étude approfondie sur « les mutations dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, et leurs impacts sur les compétences ». Ce sont ainsi 18 métiers répartis entre encadrement, conception et exécution, qui ont été identifiés comme particulièrement concernés.

Les auteurs de l’étude annoncent : « Deux facteurs principaux sont à l’œuvre et interagissent entre eux : la transition énergétique & environnementale et la transition numérique, qui entraînent le développement de nouveaux produits, systèmes et procédés ». Apparaissent ainsi de nouvelles exigences en termes de qualité du bâti pour atteindre les performances requises et des solutions innovantes pour améliorer la productivité des chantiers ou pour toucher de nouveaux marchés. Des facteurs économiques et sociétaux entrent également en ligne de compte avec un effet multiplicateur, qu’il s’agisse de dernières habitudes de consommation en ligne, de vieillissement de la population moyenne, de difficultés de recrutement des jeunes ou encore d’accroissement des contraintes budgétaires.

Pas encore de robots qui impriment des bâtiment tout seuls

Parmi les évolutions techniques les plus notables, l’Observatoires des métiers du BTP liste : scanners et imprimantes 3D, drones, exosquelettes, équipements connectés, solutions numériques liées au BIM et au cloud, outils de gestion de l’activité et de la relation client, plateformes de mise en relation… « Bien que les entreprises du secteur du BTP se soient majoritairement appropriées les outils et usages ‘basiques’ du numérique, son impact sur les fonctions d’exécution reste encore assez faible et concerne davantage les activités de gestion administrative plutôt que les activités ‘cœur de métier’ ». L’étude souligne également que l’impact du digital est fonction de la taille de l’entreprise, concernant plutôt les ETI que les PME et TPE.

Côté matériaux, l’étude pointe le changement des systèmes constructifs avec l’augmentation attendue de la part du bois par rapport au classique béton, et la généralisation du réemploi/recyclage dans une optique d’économie circulaire plus durable. Elle anticipe également le développement de la construction hors site (préfabrication en atelier ou dans un environnement industriel comme pour le béton) avec un assemblage sur chantier facilité. En exécution, l’intégration de ces nouveaux matériaux et méthodes imposera de les maîtriser. L’Observatoire avance : « L’impact risque d’être plus quantitatif que qualitatif : plus de charpentiers, moins de bancheurs par exemple ». « L’arrivée d’engins plus sophistiqués induit une capacité d’adaptation des conducteurs d’engins, qui devront être plus polyvalents », peut-on également lire plus loin. L’utilisation de robots et d’exosquelettes aura un impact sur les conditions de travail et imposera de nouvelles connaissances en paramétrage, calepinage ou détection des dysfonctionnements, entraînant l’émergence de besoins liés au contrôle de la qualité. Quant à l’étape de démontage d’un bâtiment en fin de vie sera également une nouvelle compétence à intégrer dans les métiers existants, afin de pouvoir identifier et caractériser les éléments recyclables notamment.

Pour le second œuvre, le rapport s’intéresse aux électriciens – qui devront développer des compétences multiples en réseaux de communication, optimisation des consommations énergétiques, pose d’équipements photovoltaïques et installation de solutions domotiques – et aux plombiers-chauffagistes – qui devront également élargir le périmètre de leurs interventions en enrichissant leurs connaissances techniques aux EnR et en développant leur activité de maintenance. Bonne nouvelle, il y aura toujours besoin de professionnels formés et compétents.

G.N.

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Grégoire Noble
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