[EPI] Protecthoms décroche le contrat avec la centrale d'achat Cap’Oise Hauts-de-France

Stéphane Vigliandi
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[Zepros Quo] Piloté par Laurent Lairy depuis sa création en 1993, le groupe familial mayennais poursuit sa “croisade” pour accentuer la visibilité de ce qu’il appelle « les EPI Premium 100 % socialement responsables, propres, traçables et labellisés par une charte RSE ». Son enseigne Protecthoms vient de sceller un contrat commercial avec la centrale d’achat public régionale Cap’Oise.

Rendre encore et toujours plus visible la filière des EPI (équipements de protection individuelle) ? C’est sans doute “le” combat de sa vie professionnelle. En organisation le 7 avril dernier une convention digitale Fournisseurs, Laurent Lairy, le président du groupe indépendant Protecthoms, martelait devant les 180 fabricants partenaires – tous connectés à la plateforme numérique de l’enseigne – cette formule frappée au coin du bon sens : « Aujourd’hui, lorsque l’on achète des EPI à bas prix importés d’Asie ou d’ailleurs, on ne mesure pas forcément l’impact environnemental et sociétal de cet équipement. Le prix écrase la valeur de toute la chaîne ». Avant de lâcher ce que certains acheteurs et utilisateurs BtoB pourraient prendre comme une... provocation : « Désormais, nous n’avons plus les moyens d’acheter moins cher ! ». En tout cas, sa vision de la chaîne de valeur dans la filière des EPI* a séduit Cap’Oise Hauts-de-France et Didier Jeudon, son président depuis fin 2018.

Sur son blog, Protecthoms a annoncé en effet ce 12 mai « un nouveau contrat de partenariat » avec cette structure qui revendique être, depuis sa création en 2009, « la première centrale d’achat public régionale ». C’est à l’occasion d’un récent appel d’offres que Patricia Denis (Protecthoms Château-Gontier, 53) et Emmanuel Besnier (agence de Lille, 59) se sont positionnés. L’enseigne multispécialiste devient aujourd’hui le partenaire de Cap’Oise Hauts-de-France sur les segments des EPI et des chaussures de sécurité, ainsi que pour l’ensemble des services associés (marquage, broderie, sérigraphie, pose de flex, mise à la taille, paquetages individuels, dotations d’EPI, etc.). « La démarche RSE, voire RSSEE [Responsabilité sociale, sociétale, environnementale et économique] a convaincu Cap’Oise de la pertinence de travailler ensemble », argumente le distributeur.

Créé en 2009 par le département de l’Oise, la centrale Cap’Oise a élargi son périmètre d’activité à la Picardie en 2013, puis à l’ensemble des cinq départements de la région Hauts-de-France mi-2016 : Aisne, Oise, Nord, Pas-de-Calais et Somme. Sa quinzaine de collaborateurs gère aujourd’hui les achats mutualisés d’environ 800 établissements publics et entreprises privées. Soumise au Code des marchés publics, cette association à but non lucratif basée à Beauvais (Oise) massifie les achats dans le secteur non-alimentaire (fournitures et services) : équipements de bureau, matériel informatique (télécoms, bande passante, internet, connectivité…), ou encore peinture, articles de quincaillerie, etc. Elle revendique un peu moins de 30M€ d’achats mutualisés en 2020 (vs environ 27 M€ en 2018).

En février 2019, Cap’Oise avait pourtant été épinglée dans un rapport au vitriol de la Chambre régionale des comptes (CRC) des Hauts-de-France pour sa gestion menée de 2009 à 2016. En cause ? « Des prestations [gestion de la cuisine centrale départementale de l’Oise, mandats de travaux de voirie, missions de conseils en maîtrise d’ouvrage, absence de mise en concurrence préalable, etc.] qui ne sont pas normalement dévolues aux centrales publiques d’achat », selon l'enquête de la CRC. Épinglée pour « de nombreuses irrégularités et entorses », mais finalement absoute par Matignon malgré un référé de la Cour des comptes… Fin juillet 2019, Didier Jeudon, président de Cap’Oise Hauts-de-France alors depuis sept mois, confiait à notre confrère LeMoniteur.fr avoir toutefois « corrigé certaines maladresses évidentes ». Stéphane Vigliandi

* Le marché français des EPI est évalué aux alentours de 1 à 1,2 Md€ HT par an selon le Synamap, le Syndicat national des acteurs du marché de la prévention et de la protection.

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EN PHOTO • Entre croissance organique et externe, Protecthoms continue d’étoffer son réseau régional. En octobre 2020, l’enseigne ouvrait un nouveau showroom au Havre, dans la Manche. Début 2021, les agences de Lille et Roubaix ont emménagé dans un nouvel espace à Tourcoing (Nord). Enfin, mi-mars, le groupe indépendant a racheté les sociétés bordelais CMaths (en photo) et Adhoc à leur dirigeant Feize Zeidan. Franchisé Protecthoms depuis 2013, ce dernier souhaitait « pérenniser son activité, l’emploi associé et le portefeuille clients ». À ce jour, Protecthoms dispose de 12 points-services en France métropolitaine, 1 à La Réunion et 1 en Belgique, 1 laboratoire de décontamination des EPI de classe 3, ainsi qu’un atelier de confection de vêtements BtoB et corporate (L’Ascenseur Confection à Merville, dans le Nord).

Stéphane Vigliandi
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