Jamais le marché de la rénovation n’a été si dynamique

Grégoire Noble
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[Zepros Bâti] Bien loin d’avoir bloqué les projets de rénovation énergétique des Français, le Covid-19 et les différents confinements plus la généralisation du télétravail les ont incités à investir dans leur logement pour un meilleur confort et une plus grande sobriété.

Pour preuve, PrimesEnergie – un délégataire de Certificats d’économies d’énergie – annonce avoir accompagné plus de 210 000 projets entre 2020 et le début de 2021, dont rien que 147 000 l’an passé. Au total, la société a reversé 240 M€ de primes aux ménages, pour un montant moyen de 1 634 € par chantier (+2 %). Nicolas Moulin, le fondateur de PrimesEnergie, analyse : « Si l’on met de côté quelques semaines durant lesquelles l’activité du secteur a été stoppée par la crise sanitaire, nous n'avons jamais financé autant de travaux que depuis le début d’année 2020. Confort thermique, valorisation du patrimoine immobilier, conscience environnementale exacerbée ou volonté de faire des économies… les raisons d’agir n’ont pas manqué pour les ménages qui ont passé beaucoup plus de temps chez eux (…) concrétisant parfois des projets de longue date ».

Sur le territoire, la répartition des primes est cependant assez hétérogène, tant au niveau des montants que du nombre de bénéficiaires. Si l’on excepte la Corse, qui ne représente que 0,2 % des primes allouées et qui a bénéficié d’aides très élevées (2 932 €/projet !), plusieurs grandes régions françaises se disputent le titre de championne de la rénovation. Auvergne-Rhône-Alpes arrive en tête pour la quantité des dossiers (21,4 % du total) mais le montant des chèques y est légèrement inférieur à la moyenne nationale à 1 603 €. Le Grand Est lui, représente moins de bénéficiaires (14,5 %) mais de bien plus grosses primes (2 186 € en moyenne). Occitanie et Nouvelle-Aquitaine oscillent aux alentours de 12 % toutes les deux, tandis que la Bretagne, le Centre-Val de Loire et PACA ferment la marche avec seulement 3 % des dossiers chacune… Sur la répartition des travaux, PrimesEnergie note que l’isolation des combles restait, en 2020, l’intervention la plus financée (26 %) devant l’installation d’une pompe à chaleur (13,3 %) ou d’une chaudière haute performance (12,5 %), puis l’isolation des murs (11,3 %) et enfin le remplacement des fenêtres (8,8 %). Mais les choses évoluent rapidement et cette situation devrait changer cette année. En effet, comme le souligne le délégataire de CEE, « l’isolation des combles a été exclue du dispositif MaPrimeRénov’ a enregistré une forte baisse alors qu’elle représentait 36 % des chantiers en 2019. Cet impact MaPrimeRénov’ est aussi spectaculaire sur les systèmes de chauffage au bois, particulièrement bien subventionnés : le nombre de chantiers financés a augmenté de +40 % par rapport à 2019 ».

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Depuis le 1er juillet 2021, l’arrêt du Coup de pouce Chaudière gaz et de celui pour les radiateurs électriques contribuera également à modifier le paysage vers davantage de rénovations globales. Nicolas Moulin prédit : « Pour 2021, la tendance reste forte avec, et c’est une évolution majeure dans la politique gouvernementale, le passage depuis quelques mois d’une phase d’incitation à une nouvelle phase d’obligation en matière de rénovation énergétique. Avec l’exclusion des logements les plus énergivores du parc locatif à partir de 2023, c’est un changement de paradigme qui va directement impacter de nombreux propriétaires dans les années à venir ». Les professionnels de l’efficacité énergétique ont encore de belles années devant eux.

G.N.

Un budget de 2 Mrds € en 2022

Le dispositif MaPrimeRénov’ a trouvé son public. Pour preuve, le nombre de dossiers traités cette année, dépassera les 500 000 initialement prévus pour atteindre les 700 000 ou 800 000. Au mois de juillet, Bruno Le Maire, a annoncé que l’enveloppe de financement serait portée à 2 Mrds € en 2022. Si l’aide est désormais ouverte à tous, ce sont bien les ménages les plus modestes qui en sont les premiers bénéficiaires (63 % des dossiers), devant les classes moyennes (33 %). Côté travaux, les chiffres sont un peu différents de ceux avancés par PrimesEnergie : le changement de chauffage arrive en tête (64 %), suivi par les interventions sur l’isolation (32 %) puis d’autres sur la ventilation notamment (4 %).

Grégoire Noble
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