EPI Center : le rachat par le Groupe RG officialisé

Stéphane Vigliandi
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[Zepros Négoce] Quatre ans après avoir été racheté par le Groupe Adeo (Leroy Merlin, Weldom, DomPro…), le réseau des “Préventistes” EPI Center change d’actionnaire. Depuis ce 3 janvier, il appartient au Groupe RG. En France, cet épéiste d’origine lyonnaise passe désormais d’un parc commercial de 20 à 86 points de vente.
C’est confirmé. Comme la rédaction de Zepros Négoce le laissait entendre dès le 12 décembre dernier, le réseau EPI Center vient de quitter la “maison Adeo”. Après le départ récent de deux adhérents – dont le francilien Veltis, un “Préventiste” de la première heure – et malgré l’adhésion de trois nouveaux membres EPI Center en 2019 (voir ci-dessous), sa maison-mère a finalement décidé de passer la main. « Adeo ne souhaite plus se développer dans le marché spécialisé de l’EPI et le choix du Groupe RG qui va devenir le nouvel actionnaire et partenaire stratégique d’EPI Center, correspond à notre volonté de permettre de construire un futur durable [sic] pour les équipes et l’activité de cette entreprise », argumente Pierre-Louis Gras, en charge du développement de la Plateforme Pro Adeo et cité dans un communiqué commun estampillé Groupe RG-EPI Center.
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Complémentarités

De son côté, le repreneur met la main sur un réseau de 47 adhérents et 66 points de vente (à date) pour un chiffre d’affaires cumulé qui est estimé à « plus de 85 M€ ». Si le Groupe RG et son enseigne phare dans l’Hexagone, RG Safety (77,84 M€ HT en 2018 vs un peu plus de 47 M€ fin 2015), ciblent plutôt les grands comptes de l’industrie, de l’énergie ou encore du BTP – avec des références clients comme Areva, Arkema, Engie, Renault Trucks, Rio Tinto, mais aussi Carrefour, Danone, Saint-Gobain et les centres de formation de l’Afpa –, EPI Center adresse avant tout une clientèle de PME, PMI et d'ETI dans les secteurs du Bâtiment, de l’industrie, des collectivités territoriales ou encore de la restauration.PDG du Groupe RG, Pierre Manchini évoque d’ailleurs « un maillage territorial inégalé en France » à propos de ce réseau d'épésites indépendants. Sur le papier, les deux enseignes sont néanmoins implantées dans certaines zones géographiques où il pourrait y avoir, a priori, une redondance en termes de couverture commerciale. Mais, le repreneur rapelle que « notre objectif est de continuer de développer la notoriété d’EPI Center sur le marché français, notamment au travers du déploiement de nouvelles solutions digitales et du renforcement de l’offre en EPI techniques ». Disposant déjà de plusieurs marques-enseignes sur le territoire français (Amiet, Cévenole de Protection, Gérin, Fiprotec…), cet hyperspécialiste dispose en effet d’une expertise forte dans les EPI de catégorie III via un centre technique de maintenance sur la région nîmoise que sa filiale Cévenole de Protection avait ouvert courant 2017 .

Questions... à propos de DomPro

En recherche d’un acheteur depuis l’été dernier, Adeo quitte donc définitivement l’univers des EPI : un secteur souvent complexe à gérer en back-office (réglementations lourdes en termes de prévention, traçabilité des équipements, forte démultiplication des références produits…) et où les taux de marge ne sont pas forcément les plus élevés. Selon une étude Xerfi* publiée fin novembre 2019, la marge commerciale dans le négoce de matériaux, par exemple, est d’environ 29 %. Un niveau qui, d’après plusieurs professionnels du secteur, resterait en-deçà chez les spécialistes en EPI...Si Pierre-Louis Gras souligne que le Groupe Adeo se dit « confiant dans l’avenir de cette belle entreprise [EPI Center] qui va bénéficier de tout le leadership du Groupe RG et de sa politique ambitieuse de développement », on peut légitimement se poser la question de l’avenir d’un autre réseau de grossistes indépendants qui est dans le giron d’Adeo : DomPro. Alors que le groupe de distribution nordiste chercherait à se doter d’une véritable marketplace BtoC et BtoB après avoir envisagé un temps, selon certaines sources, vouloir racheter ManoMano qui a levé 110 M€ au premier semestre 2019, pourrait-il alors être tenté de ne se concentrer que sur ses seules enseignes intégrées Leroy Merlin et Bricoman entre autres ? Sur un marché du bricolage qui a pesé 26 Md€ en 2018, mais sous très haute tension (à +0,4 % en valeur vs +1,9 % en 2017), la part de l’e-commerce (4 % des ventes) a, elle, grimpé de 18 % selon les chiffres publiés par Inoha et la FMB au printemps dernier. S. V.* Étude du cabinet Xerfi publiée le 22/11/2019 : “Omnicanalité, nouveaux concepts de magasins et conquête de la clientèle BtoC : quelles perspectives pour les négociants d’ici 2021 ?”
Stéphane Vigliandi
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