Pirates informatiques : évitez l'attaque !
En l’espace de trois ans, la cybercriminalité a fait un bond. Après les États, les organisations mondiales et les grands groupes, les attaques visent les PME et TPE. La prise de conscience de ce risque doit s’accompagner d’actions sur les systèmes, sur les réflexes et vers le personnel. Dossier réalisé par X.Haertelmeyer.
La cyberattaque est devenue un défi majeur pour les entreprises. « Le risque cyber reste le premier risque technologiques selon les assureurs et les réassureurs français », prévient Bernard Spitz, président de la Fédération française des assurances (FFA). Parmi les grands touchés : Uber, Deloitte, Netflix, Renault… sans oublier le monde du BTP : Saint-Gobain en juin 2017, ou Technal et la Fédération française du Bâtiment dernièrement. Difficile d’ailleurs de recueillir des témoignages sur le sujet. Dans un entretien publié par Les Échos, Saint-Gobain expliquait en avoir tiré plusieurs leçons notamment sur la prévention : « Une formation obligatoire a été mise en place ainsi que des exercices réguliers avec, notamment, des tests d'intrusion et des campagnes de “faux phishing”. Le groupe, qui n'était pas assuré l'an passé contre les cyberattaques, a également fait le choix d'une police adaptée. Toujours selon nos confrères, au total, l’attaque lui aurait fait perdre 220 millions de chiffre d'affaires et 80 millions de résultat. « Tous les grands groupes sont peu à peu devenus très sensibles à ce risque et investissent dans la cybersécurité, signale Sylvan Ravinet, expert dans le domaine. Entrepreneur dans le numérique, il a mené des tests d’intrusion, conçu des logiciels cyber, accompagné des clients dans leur cyberprotection, vécu des attaques et observé des crises. « Aujourd’hui, même les TPE et PME sont ciblées, prévient-il. Ce n’est pas parce qu’on est petit ou peu attractif pour la malveillance que l’on ne sera pas visé ». La raison est simple : « Peu de PME-TPE se sentent concernées et leurs systèmes de défense sont les plus faibles, précise Clotilde Zucchi, responsable des branches spécialisées chez SMABTP, dont le cyber-risque. Ils peuvent être piratés directement ou utilisés comme porte d’entrée vers une entreprise plus importante. Il faut mettre en place des procédures sérieuses et adaptées, même pour les employés ».
Créer des réflexes
Un dispositif gratuit pour particuliers et entreprises
Les protections de base
De même, « la mise à jour des ordinateurs et appareils mobiles est tout aussi importante et doit être automatique quel que soit leur système d’exploitation, signale Clotilde Zucchi. Ces mises à jour servent notamment à appliquer des correctifs de sécurité dans les failles des systèmes d’exploitation ou des logiciels. Attention aux tablettes et smartphones, plus vulnérables que les ordinateurs, et sur lesquels des failles peuvent permettre de voler des informations ou des contacts d’une entreprise. Les mots de passe ont, eux aussi, une importance à ne pas négliger. Si le compte mail d’un dirigeant est piraté, des ordres néfastes à l’entreprise peuvent être adressés aux équipes ou aux clients. « Il faut que les mots de passe soient le plus aléatoire possible, conseille Sylvan Ravinet. Privilégiez une authentification forte pour les accès les plus sensibles – mail, projets… – et l’usage d’un gestionnaire de mots de passe pour tout le reste ». Enfin, la formation et l’implication de tout le personnel est la clé pour maximiser la protection globale de l’entreprise.