Qui sont les « French Tech – Green20 » ces startups championnes de la transition ?
[Zepros] Elles sont jeunes, elles sont créatives, elles sont dynamiques et elles sont 20. Qui ça ? Mais les jeunes pousses sélectionnées par le ministère de la Transition écologique pour intégrer le programme d’accompagnement « French Tech – Green20 ». Et leurs noms sont déjà connus des geeks de l’énergie ou des nerds de la construction durable. Tour d’horizon.
Elles se nomment Lhyfe, Waga Energy, Matterr’Up, DualSun ou Hello Watt et elles font partie d’une shortlist de 20 sociétés : celle de Barbara Pompilil et Cédric O, respectivement ministre de la Transition écologique et secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique. Toutes bénéficieront du programme d’accompagnement « French Tech – Green20 », de niveau comparable à celui du French Tech Next40/120 et qui donne accès à un réseau de correspondants dans plus de 60 services publics tout en accroissant la visibilité de l’entreprise. Sélectionnées parmi plus de 200 candidates, ces startups ont été identifiées comme « des pépites prometteuses qui proposent des solutions innovantes pour accélérer la transition écologique ». Leurs caractéristiques : diminuer l’impact environnemental d’une activité tout en possédant une capacité à se développer rapidement et à grande échelle.
Hydrogène vert et béton d'argile
Les champs de compétences sont donc variés : Lhyfe, par exemple, est un fournisseur d’hydrogène vert qui produit du gaz en connectant directement l’électrolyseur à une source d’énergie renouvelable. Une façon de décarboner le secteur du transport et de l’industrie dans un premier temps, avant de s’attaquer peut-être au chauffage puisque des chaudières brûlant de l’hydrogène sont d’ores et déjà en cours de déploiement en Europe. La startup nantaise prévoit que son premier site de production soit mis en service cet été à Bouin (Vendée) avant d’attaquer une quarantaine d’autres projets en France et en Europe.
Autre pépite, Materr’Up, qui offre de valoriser les terres excavées in situ en les transformant en béton d’argile écoresponsable au moyen d’un liant breveté. Contrairement à la solution choisie par Hoffmann Green Cement, autre entreprise française prometteuse du secteur des matériaux de construction durables, qui consiste à flasher les métakaolins à 750 °C pendant quelques instants, la piste suivie par les créateurs de Materr’Up se déroule à température ambiante, sans étape de cuisson. Le matériau obtenu présente des caractéristiques équivalentes à un béton standard, classe C12/15 voire C25/30, sans avoir à faire venir des camions toupies, mais simplement en transformant la terre du chantier – si toutefois sa qualité chimique est suffisante.
Produire plus d'énergie propre et en consommer moins...
Chez DualSun, on conjugue les deux énergies, photovoltaïque et thermique, pour exploiter au mieux le rayonnement solaire et produire à la fois de l’électricité et de l’eau chaude. L’entreprise marseillaise qui a soufflé ses 10 bougies en 2020, fait elle-aussi partie de cette sélection de startups en pleine réussite. Récemment, la société s’est associée à Enphase Energy, constructeur américain de micro-onduleurs, pour proposer un panneau photovoltaïque pré-équipé qui s’installe rapidement et diminue les risques d’erreurs de raccordement. Waga Energy de son côté, valorise le biogaz des installations de stockage des déchets non dangereux pour injecter du biométhane dans le réseau de gaz naturel. Les Wagabox fournissent donc une énergie locale renouvelable qui permet de réduire l’exploitation gazière et les émissions qui y sont attachées. La startup avait obtenu, en 2016, le Grand Prix de la Lutte contre le Réchauffement climatique décerné par l’Ademe et le ministère.
Enfin, last but not least, Hello Watt se présente comme le conseiller énergie des particuliers. Son ambition : « Repenser la consommation énergétique et donner le plus simplement possible les clefs de compréhension du marché aux consommateurs ». Sa plateforme Web, qui se base sur les données fournies par les compteurs communicants Gazpar ou Linky, proposera ainsi différents services de comparaison, d’achat groupé, d’accompagnement à l’autoconsommation ou de rénovation énergétique. Dans le vent, cette jeune pousse ambitieuse entend décupler ses effectifs et projette de créer rien de moins que 150 postes d’ici à la fin de l’année ! Un plan de recrutement est prévu pour soutenir tous les services (marketing, technique, conseil) ainsi que le développement à l’international. Et nul doute que l’accent Frenchie aura son charme pour séduire des clients et des investisseurs étrangers !
À noter que la moitié des jeunes pousses sélectionnée se situe en région, loin de l'Île-de-France, et que 25 % des startups ont été fondées par des jeunes femmes. Barbara Pompili conclut : « Si la transition écologique doit impérativement passer par des transformations profondes de nos modes de vie, n'oublions pas que l'innovation technologique est stratégique pour accélérer la décarbonation de nos pratiques. Pour cela, c’est l’intelligence collective qui paie. Ce sont les centaines de start-up qui essaiment partout sur le territoire qui créent de nouveaux modèles, cassent les codes et viennent souvent montrer à des grands groupes qu’un autre chemin est possible ».
G.N.