Ramery planche sur la base-vie du futur

Marc Wast
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Trois questions à Philippe Beauchamps, président de Ramery
Zepros : Comment est venue l’idée de travailler sur la base-vie de demain ?
Philippe Beauchamps : Sur l’ensemble de nos 3000 collaborateurs, nombreux sont ceux qui passent du temps sur un chantier et sont donc des usagers de la base-vie. À l’inverse, ceux qui ne travaillent pas directement sur les chantiers disposent de beaux bureaux ; aussi, il nous est apparu cohérent, dans le cadre de notre politique RSE, de proposer à nos collaborateurs sur chantier une base-vie agréable, car c’est un domaine où il n’y a pas eu d’évolutions depuis une dizaine d’années. Nous avons fait travailler ensemble deux « mondes », celui issu de deux écoles d’ingénieurs lilloises - ICAM et HEI - et celui issu directement du bâtiment, nos salariés Ramery - aux profils variés, certains travaillent au siège, d’autres sur chantier - dans un cadre qui était celui du Hackathon. L’intérêt de cette formule était d’avoir des méthodes de travail qui ne laissent personne de côté et d’utiliser les outils mis à disposition par le Techshop.
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Zepros : Comment se sont déroulés ces ateliers ?
P.B. : Il y avait une soixantaine de participants : une trentaine de salariés Ramery, une vingtaine d’élèves d’école d’ingénieurs, un architecte de la SPL Euralille, un responsable développement durable du CIC et enfin une dizaine d’accompagnants, dont des partenaires comme Kiloutou ou des représentants des leaders du marché, notamment WC Loc - leader sur le sanitaire - ainsi que des spécialistes du Tech Shop pour l’accompagnement. Le travail s’est d’abord fait en toute liberté pour permettre aux équipes de réfléchir sur le concept, puis nous leur avons rappelé certaines contraintes propres à la base-vie. Il fallait en effet réfléchir à l’après : est-ce que cette base de vie sera vouée à passer de chantier en chantier – et dans ce cas, il fallait réfléchir à sa mobilité ou alors sera-t-elle réutilisée en fin de chantier pour une autre destination - par exemple en faire un parking à vélo dans les bâtiments d’habitation. Pour ajouter aux contraintes, l’aspect réglementaire, parfois méconnu mais pourtant inscrit dans le Code du travail a également été pris en compte pour bâtir cette base-vie du futur. Tout cela pour un budget de 20 000 euros, ce qui correspond au marché.
Zepros : À quoi a abouti ce brainstorming ?
P.B. : Huit projets ont vu le jour, sous forme de maquette ou de présentation vidéo, auxquels nous avons symboliquement remis des prix sous la houlette de Pierre Georgini, président-recteur de l’Université Catholique de Lille (d’où sont issues les deux écoles d’ingénieurs participantes, NDLR). Ce travail inédit a réuni deux grandes écoles d’ingénieurs autour d’un même projet pour en tirer les meilleures idées. Par exemple, une réflexion a été menée sur les sanitaires de chantier, qui sont souvent sales : le travail élaboré lors de cet Hackathon a permis de penser à l’installation d’un sas qui permettrait, lors de l’entrée sur la base-vie de s’affranchir de cet écueil. Pour leur projet de fin d’études, les élèves-ingénieurs d’HEI et de l’Icam vont faire une sélection des meilleures idées et modéliser au Techshop la base-vie idéale, qui aboutira à la construction d’un prototype à l’échelle 1 pour mars 2020, où le projet sera dévoilé dans le cadre de la programmation de l’événement « Lille, capitale mondiale du design ». Puis ce prototype fera un tour de France sur les chantiers du groupe Ramery pour un partage d’expérience.
Propos recueillis par Anne-Lise Favier - Correspondante régionale Hauts de France
Marc Wast
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