[Transport fluvial à Paris] Une charte plus exigeante sur les bords de Seine

Stéphane Vigliandi
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Afin de garantir une bonne gestion environnementale et sociétale des sites fluviaux sur l’axe Seine, la charte d’amélioration pour l’utilisation des ports franciliens vient de renforcer ses engagements auprès des entreprises qui ont une activité portuaire et industrielle.

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EN PHOTOEntre 2009 et 2020, le nombre de sites audités en bord de Seine (négoces, centrales à béton, industrie…) et impliqués dans la démarche initiée par Haropa Port a plus que doublé (114 sites à ce jour). Tous les ans, plus de 2 millions de tonnes de marchandises transitent sur la Seine pour traverser la capitale : ce qui représente une économie d’environ 100 000 camions dans les rues de Paris.

Transit de matériaux de construction, de terres excavées et déchets de chantier, centrales à béton, négoces multispécialistes ou généralistes… : le long de la Seine et la Marne, les 31 ports franciliens revêtent des enjeux forts en matière d’insertion dans l’environnement et de mixité des usages. Initiée en 2009 par Haropa Port*, la Ville de Paris, l’Unicem Ile-de-France, la Fnade Ile-de-France, Fédérec, Point.P et Raboni, la Charte d’amélioration des ports (CAP) vient de faire l’objet d’une révision de ses critères.

Fin septembre, aux côtés de 45 entreprises présentes dans les ports de la région parisienne, les membres fondateurs de cette démarche volontaire ont paraphé une nouvelle version de la charte. But recherché ? Poursuivre les actions en faveur d’un fret fluvial plus écoresponsable.

Selon Haropa Port, l’édition 2021 se caractérise par « un renforcement des exigences » pour « mieux traduire l’impératif absolu de protection de l’environnement et du cadre de vie » (respect de la qualité de l’eau, de l’air, de vie des riverains…) pour les activités en bord de voie d’eau. Après un repli d'activité portuaire de 9,7 % en 2020 (tous secteurs confondus), Haropa Port Paris affiche un net rebond depuis le début de l'année.

* Depuis le 1er juin 2021, Haropa Port réunit au sein d’un seul établissements les ports du Havre, de Rouen et de Paris.

Actions préventives

Dans les faits, de nouveaux critères d’audit sont instaurés et assortis d’un nouveau principe de notation plus exigeant pour répondre aux attentes des collectivités locales et des riverains qui souhaitent pouvoir profiter des berges en toute sécurité.

À destination des sites disposant de centrales à béton, la CAP a adopté un plan d’actions conjoint avec l’Unicem et le SNBPE pour assurer entre autres une meilleure réactivité en cas d’incidents (pollution, défaut de propreté, nuisances…) avec obligation de signalement au cours des 12 premières heures. Haropa Port effectuera aussi des contrôles inopinés pour vérifier la bonne tenue de l’exploitation des sites.

Parmi les signataires, la filière du BTP reste majoritaire et réunit 31 acteurs majeurs du secteur. Du côté de la distribution Bâtiment, outre Point.P et Raboni, figurent aussi Busca, La Plateforme du Bâtiment et Réseau Pro (groupe Chausson Matériaux). À l’issue de ces nouvelles règles, Raboni a indiqué que « nos sites en bord de Seine sont au top avec une note de 4,5/5 ».

De son côté, Point.P veut encore renforcer le recours au report modal en utilisant le dispositif fluvial de Ports de Paris : 150 000 tonnes par an en 2022 contre 92 000 tonnes en 2019. Selon Haropa Port, cette prise de conscience collective concoure à la pérennisation des activités bord à quai en faveur d’une stratégie de transport durable. Une carte interactive permet de visualiser les sites audités dans le cadre de la Charte d'amélioration des Ports.

Entreprises signataires de la Charte d’amélioration des ports

• Membres fondateurs → Haropa Port, Ville de Paris, Fédérec, Fnade IdF, Unicem IdF, Point.P et Raboni.

• Entreprises du BTP adhérentes à la Charte → Asten, Cemex (Béton et Granulats), Eqiom (Béton et Granulats), GSM, Unibéton, Ciments Calcia, Lafarge (Béton, Granulats et Ciment), BME France (Raboni et Busca), Point.P, Yprema, SFB, SNB, SPL, Stanop, Carrières du Boulonnais, BGIE, MRF, Eiffage, SPME, Île-de-France Béton (Syneos), Fayolle, Sofrat, La Plateforme du Bâtiment, SGC, SNCF Mobilité, Medinger et Réseau Pro.

• Structures de la filière économique des produits valorisables adhérentes à la Charte → REP et Tais (groupe VEOLIA), Suez, Paprec, Solvalor, ÉcoValorisation, Syctom, Ortec, Biogénie, GDE, PetitDidier, France Plastiques Recyclage, Roustain et RFM.

Stéphane Vigliandi
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