« Sobriété, efficacité, inventivité », la devise de la neutralité carbone

Grégoire Noble
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[Zepros Energie] L’Ademe et le cabinet de conseil Carbone 4 ont établi un plan pour permettre aux acteurs du bâtiment de s’inscrire dans la dynamique de neutralité carbone, prévue pour 2050. Les trois axes portent sur l’efficience des bâtiments, les sources d’énergie et la séquestration du CO2. Explications.
En tant que gros contributeur de gaz à effet de serre, le secteur de la construction va devoir profondément modifier ses procédés pour parvenir à respecter l’objectif de neutralité carbone fixé par la France à l’horizon de la moitié du siècle. Cela signifie que, dans les 30 années qui viennent, les bâtiments français devront tous atteindre a minima le niveau de performance énergétique BBC Rénovation, tandis que les édifices les plus récents devront présenter un bilan nul pour leur consommation d’énergie en exploitation. Concernant les industriels participant à la chaîne de valeur du bâtiment, ils devront réduire de 80 % leurs émissions de gaz à effet de serre et mettre sur le marché des produits ou équipements à empreinte environnementale réduite.
Afin de définir clairement le concept de cette neutralité carbone, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et le cabinet de conseil spécialisé Carbone 4, ont élaboré un plan d’intervention articulé en trois volets. Le premier consistera pour chaque société à réduire les émissions sur son propre périmètre, ce que les spécialistes nomment les « émissions induites ». Il s’agira de viser la sobriété en réduisant les consommations énergétiques des bâtiments avec le concours de leurs occupants. Ces constructions devront être alimentées par des sources décarbonées, c’est-à-dire d’électricité et de chaleur renouvelables, tandis que les produits de construction qui les composent devront également être « bas carbone ».

Dans un deuxième temps, chaque société devra également contribuer à réduire les émissions en dehors de son propre périmètre, afin d’éviter un maximum de relargage dans l’atmosphère de dioxyde carbone, de protoxyde d’azote ou de méthane. Pour faire preuve de solidarité climatique, les industriels ou investisseurs pourront par exemple développer des services pour éviter des dégagements inutiles pour l’alimentation ou la mobilité. Ils pourront de même aider à rénover des bâtiments anciens ou à financer l’installation de systèmes de production d’énergies alternatives. Les acteurs de la construction pourront également participer de façon collaborative au développement de produits et d’équipements performants et bas carbone.
Enfin, le troisième axe reposera sur la séquestration du carbone atmosphérique. Cette fois, l’Ademe et le cabinet de conseil spécialisé avancent plusieurs idées, dont la limitation de l’artificialisation des sols et le soutien à des projets de reforestation. Ils recommandent également de privilégier l’emploi de produits en bois et biosourcés, sur des longues durées de vie, afin de participer au stockage de CO2 et à de la valorisation matière. Les partenaires citent finalement la mise au point de solutions technologiques BECSS pour BioEnergy with Carbon Storage and Sequestration, qui apporteront une réponse au problème du captage du dioxyde de carbone. Aux armes éco-citoyens !
G.N.
Grégoire Noble
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