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Activité du Bâtiment : la reprise mais des crises

Marie Laure Barriera
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Pour sa conférence de rentrée la Fédération française du Bâtiment a dévoilé des chiffres en demi-teinte, mais qui marquent une vraie reprise, tirée par le logement sur le 1er semestre.

L’activité du Bâtiment recule de 6,3 % sur le premier semestre 2021 comparé à 2019, mais derrière ce résultat global se cachent de forts contrastes. Et c’est finalement plutôt l’optimisme qui domine si l’on considère le seul segment du logement. Sur 7 mois, les mises en chantier et les permis progressent respectivement de 1,8 % et 3,1 % sur la base des résultats 2019. Et là encore la différence est nette pour les autorisations, entre l’individuel à +15,9% et le collectif à -6,1% (-3,4 % sur les trois derniers mois).

Du côté de l’entretien-amélioration, si la FFB se dit un peu déçue des résultats (-7% sur le 2e trimestre), là encore, le logement ressort gagnant, sans doute tirée par l’envolée de MaPrimeRénov’, puisque la seule rénovation énergétique affiche +2,7 %. Les perspectives sur ce marché sont très bien orientées, avec 475 000 dossiers déposés depuis le début de l’année.

Après une année 2020 très perturbée, ce premier semestre reste difficile à analyser, tout comme l’anticipation des résultats à venir. La FFB a donc revu ses prévisions et table sur -5 % pour l’ensemble du Bâtiment. Il faut toutefois s’attendre à de bien meilleurs chiffres pour le logement tant en neuf qu’en entretien-amélioration sur l’individuel.

Une prime “MaPrimeRE2020” ?

Pour soutenir cette reprise, la réussite de MaPrimeRénov’, incontestable, nourrit l’une des demandes adressées au gouvernement. Celle de créer un système similaire, type “MaPrimeRE2020”, une proposition sur laquelle la fédération travaille en vue du PLF2022.

L’autre volet des demandes formulées par la FFB regroupe des actions pour pallier les pénuries et hausses de prix qui devraient venir compliquer ces prochains mois. « Les prix restent à la hausse en septembre, notamment – mais pas seulement – pour les produits en bois, PVC et acier. Pour l’heure, les entreprises font le dos rond, parfois dans un effort partagé avec les donneurs d’ordres. Ce n’est toutefois pas un cas général et l’on constate, en tout état de cause, que les trésoreries se détériorent, alors que les marges peinent toujours à se redresser », déplore le président Olivier Salleron. Inquiet aussi de voir perdurer « les difficultés d’approvisionnement pour nombre de matériaux, le bois au premier chef, ce qui désorganise les chantiers et rend très compliquée la réponse aux appels d’offre. »

Dans la boîte à outils de la FFB : « la prise en charge totale du l’activité partielle si elle est provoquée par une pénurie de matériaux ou matériels à installer et le droit à mobilisation immédiate du carry back sur les comptes arrêtés tant que la crise perdure, soit jusqu’à la fin du premier trimestre 2022 au moins ». En attendant la réponse ministérielle, Olivier Salleron a tenu à saluer le travail des équipes du médiateur de la République qui a permis de mieux répartir les surcoûts ou de geler les pénalités de retards, dénouant ainsi des situations conflictuelles sur certains chantiers. M.-L. Barriera

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