A l’aube de sa fin, le fioul reste populaire

Publié le 07/06/2022

Quentin Nataf

Hellio et FioulReduc enquêtent sur les consommateurs de fioul.

L’entrée en vigueur de la loi loi visant à interdire l’installation de nouveaux équipements fonctionnant au fioul approche. FioulReduc et Hellio sondent à nouveau les consommateurs de ce type d’énergie. Et les réponses peuvent apparaître surprenantes.

Partager sur

Sauf dans quelques cas spécifiques et détaillées, le 1er juillet 2022 marquera la fin des installations d’équipements fonctionnant au fioul, et uniquement les nouvelles installations. La mise en application du décret paru le 6 janvier dernier au Journal Officiel (JO), instaure en effet un plafond d'émissions de gaz à effet de serre de 300 gCO2eq/Kwh.

A l’approche de cette mesure, une enquête vient sonder pour la seconde fois les consommateurs de fioul. A l’origine de cette récolte d’informations la société FioulReduc, site internet de commande de fioul, et Hellio, acteur de la maîtrise énergétique.

Au total, 124 000 clients ont été sollicités pour répondre à ce sondage. Entre le 20 avril et le 12 mai 2022, 1 114 personnes ont répondu en ligne, apportant plusieurs enseignements.

Satisfait malgré un prix variable et en hausse

La dépense annuelle moyenne de fioul des consommateurs sondés s’élève à 1.710 €, soit une augmentation de 5 % par rapport à 2021, à 1.632 €. Et pourtant, comme l’indique Maëlle Ricard, directrice des opérations chez FioulReduc : « Le prix du fioul a augmenté́ de 78 % en 1 an, sans compter une augmentation sans précédent de 135 % pendant 1 mois due à la crise en Ukraine ». Pour expliquer ce différentiel entre les prix et les dépenses, la responsable avance plusieurs facteurs : « D’une part certaines personnes se sont restreintes sur leur chauffage, en remplissant leur cuve au minimum à chaque fois ; d’autre part, selon la date de leur dernier approvisionnement, ils ont pu répartir un peu le surcoût. »

L'enquête en diagrammes :

Interrogés sur les avantages apportés par le fioul, les consommateurs mettent en avant le confort de chauffe (38 %), la simplicité (30 %) et la fiabilité (21 %). Le prix se place en 4ème position des avantages avec 8 % de votes, tandis que la catégorie « autres » s’élève à 3 %. Le diagramme ne représente pas les inconvéniants, mais ils sont également énoncés. Le prix variable du fioul arrive en tête (36 %) suivi de son coût annuel (26 %). L’impact environnemental ne concernent que 14 % des répondants, c’est un point de moins qu’en 2021 (15 %).

La nouvelle réglementation, un facteur poussant les consommateurs à choisir une autre énergie dans les cinq années à venir ? Visiblement, non. Comme le confirme le refus de changer, exprimé par 40 % des consommateurs. Parmi les refus, plusieurs explications surgissent. 21 % expriment une volonté de changer le brûleur pour la rendre compatible au biofioul, 17 % ne veulent rien changer et 2 % d’entre eux souhaitent même installer une chaudière fioul avant le 1er juillet.

La volonté de rester au fioul, démontrée ci-dessus, pousse à s’interroger sur la raison d’un tel statu quo. A cette question du « pourquoi ? », 44 % répondent ne pas vouloir changer un système qui « fonctionne bien ». 23 % décrivent un problème de moyen et 14 % une solution par défaut, étant « ce qu’il y a de moins cher ».

Changer une chaudière au fioul pour une autre énergie ne fait pas l’unanimité. Loin devant, parmi les 186 répondants, 51 % opteraient pour une pompe à chaleur. En seconde place, 35 % votent pour une chaudière à granulés de bois, une chaudière hybride intéresse 6 % des consommateurs et une chaudière à gaz 4 %.

Le 15 avril dernier un bonus supplémentaire de 1000 € venait s’additionner à MaPrimeRénov’. L’objectif était de motiver des remplacements d’installations de fioul par un équipement à énergie renouvelable. Un bonus dont la fin est programmée au 31 décembre 2022. Le “Coup de pouce”, la seconde subvention pouvant être cumuler à celle citée auparavant. Pourtant, les aides financières ne semblent pas suffisantes. C’est ce qu’indique le diagramme, où la grande majorité (74 %) estiment les subventions comme trop peu incitatives.