Ça y est, l’hydrogène déboule dans les logements !

Grégoire Noble
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hydrogène molécule

L’hydrogène (H) est la plus petite molécule qui soit. Elle s’insinue donc partout et, en particulier, dans le domaine de la transition énergétique où, bien qu’elle soit également la plus simple, la molécule promet de réaliser de grandes choses.

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En cette rentrée 2023, plusieurs acteurs de l’immobilier et de la construction, annoncent désormais intégrer ce vecteur énergétique dans leur offre neuve. C’est notamment le cas du groupe breton Trecobat, qui travaille sur le sujet avec son partenaire industriel H2Gemm pour incorporer la technologie à sa gamme de maisons individuelles bas carbone « Trecobat Green », dans un horizon de 3 ou 4 ans.

L’ambition du constructeur de maisons est de parvenir à une autonomie énergétique de plus de 80 % sur l’ensemble des besoins de l’habitation, « contre au mieux, 40 % pour les solutions à base de stockage sur batteries », affirme-t-il. La réponse apportée réside donc dans un modèle hybride de stockage de l’électricité photovoltaïque, produite en toiture, à la fois par des batteries classiques, capables de conserver l’énergie pendant 3 mois, et par un générateur d’hydrogène qui transforme et stocke, lui aussi, cette énergie mais sous forme de H2. « L’objectif est d’optimiser le stockage d’énergie dans la durée afin que la maison dispose toute l’année, en particulier en hiver, où la production photovoltaïque est insuffisante pour couvrir les besoins ». L’hydrogène obtenu par électrolyse de l’eau est ici utilisé dans une pile à combustible qui fournit de l’électricité. Il peut également servir à de la mobilité douce (vélo à assistance électrique).

Les deux partenaires vont lancer une phase d’évaluation de la technologie pendant 2 années, dans la maison expérimentale Comépos (la villa E-Roise, située à Brest), ceci afin de développer un modèle de série pour une production de masse dans les années qui suivront.

Dans le petit collectif aussi

Autre possibilité, celle d’utiliser l’hydrogène directement, dans une chaudière adaptée, pour produire cette fois de la chaleur et de l’eau chaude sanitaire. C’est la piste suivie par Green Eco-Promotion, qui fait équipe avec BDR Thermea. Ensemble, ils ont répondu à un appel à projets de GRDF, qui consiste à intégrer de la production d’hydrogène vert dans du petit collectif. Un programme immobilier de Brunoy (Essonne) sera de ce fait équipé à la fois d’une chaudière à gaz, de panneaux solaires en toiture, mais aussi d’un électrolyseur pour fournir le H2 sur place. Ici aussi, c’est le courant électrique des panneaux photovoltaïques qui permettra d’électrolyser de l’eau. Petit raffinement, cette eau sera pour sa part directement issue des condensats de la chaudière. L’hydrogène qui sera produit sera immédiatement réinjecté dans la machine, afin de remplacer une partie du gaz de ville, avec un objectif de substitution de l’ordre de 40 % dans le mélange. Green Eco-Promotion avance lui aussi l’argument du bas carbone pour promouvoir sa solution.

Reste la question du coût de telles installations, complexes, qui mêlent énergie solaire, électrolyseurs et pile à combustible ou chaudière à condensation. Et celle de l’habilitation que devront présenter les professionnels chargés de leur installation, de leur réglage et de leur entretien…

Grégoire Noble
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