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Ca y est, les quatre éco-organismes sont agréés !

Grégoire Noble
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Déchets de chantier

Eco-mobilier (pardon, Ecomaison désormais), Écominéro, Valdelia et Valobat ont tous reçu l’agrément des pouvoirs publics pour devenir éco-organismes de la filière REP Produits et Matériaux de Construction du Bâtiment. Certains sont focalisés sur une seule catégorie de déchets (inertes pour Écominéro, non inertes pour Valdelia ou Ecomaison) tandis que Valobat se veut œcuménique.

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C’est fait, les quatre candidats éco-organismes ont tous reçu, à quelques jours d’écart, l’agrément leur permettant de collecter, trier, réemployer et recycler des produits et matériaux de construction du bâtiment. Le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires a successivement notifié Valobat, Eco-mobilier (devenu Ecomaison pour l’occasion), Ecominéro puis Valdelia de l’acceptation de leurs dossiers d’éco-organismes. Chacun se lance maintenant dans la campagne d’adhésion auprès des metteurs sur le marché afin qu’ils se mettent en conformité avant l’entrée en vigueur de la filière REP PMCB, le 1er janvier 2023. Les pouvoirs publics ont cependant d’ores et déjà annoncé un « délai pédagogique » de trois mois, afin que tous les acteurs aient le temps de s’organiser.

Chacun fait désormais valoir ses atouts et spécificités. Valobat par exemple, dirigé par Hervé de Maistre (ex-Saint-Gobain), se targue d’être le « seul à assurer une présence sur tous les circuits de collecte, avec un service complet dédié à tous les metteurs sur le marché et les détenteurs de déchets », ceci grâce au double agrément, à la fois sur les déchets inertes (béton, granulats, céramique) et sur les non inertes (bois, métaux, plastiques, plâtre, isolants…). L’éco-organisme se place donc comme « le seul à proposer une offre complète sur tous les produits et matériaux et sur tous les canaux de collecte des déchets ». Il est aujourd’hui prêt à signer des contrats avec les distributeurs et les déchèteries professionnelles, « afin de commencer à collaborer », et à signer des contrats de référencement avec les gestionnaires de déchets y compris sur la collecte des déchets de chantiers. Valobat propose déjà toute une palette d’outils comme le « Guide de l’adhérent » pour accompagner la mise en conformité et un « Guide de la répercussion de l’écocontribution », un barème en ligne pour retrouver ses montants, produit par produit, ainsi qu’un simulateur pour estimer les montants sur la base des ventes.

Deux éco-organismes déjà habilités sur d’autres filières REP

Ecomaison de son côté, met en avant son expertise acquise au cours de son existence d’éco-organisme spécialisé dans le mobilier et sa capacité à gérer des quantités importantes de déchets (1,2 million de tonnes de meubles collectés et valorisés à 94 % en 2021 contre 310 M€ d’éco-participation). Dominique Mignon, sa présidente, déclare : « Ce nouvel agrément est la reconnaissance des compétences, du professionnalisme et de l’expertise donc nous faisons preuve depuis plus de 10 ans sur l’ameublement ». Anciennement connu sous le nom d’Eco-mobilier, l’organisme a depuis étendu son domaine d’action aux articles de bricolage et de jardin, ce qui l’a amené à faire évoluer son identité. « Éco-organisme référent pour tout l’univers de la maison, c’est naturellement que nous devenons Ecomaison », ajoute-t-elle. Ici aussi, la campagne d’adhésion suit son cours et la grille tarifaire pour 2023 a déjà été publiée sur le site Internet. Deux modes de déclarations coexistent : déclaration au poids ou déclaration à l’unité pour certaines familles de produits (huisseries, menuiseries, éviers, lavabos, blocs WC ou baignoires).

Son concurrent le plus direct, Valdelia, est lui aussi déjà un habitué des écocontributions puisqu’il était déjà agréé depuis 2013 pour les déchets d’éléments d’ameublement non ménagers. Désormais aussi placé sur la REP PMCB dans la catégorie 2 (déchets non inertes), il a déjà été choisi par différents acteurs du bâtiment, comme Chausson Matériaux et Groupe Jeanneau, qui sont devenus ses premiers actionnaires. Arnaud Humbert-Droz, le président exécutif de l’éco-organisme, note : « L’agrément valide le projet que nous portons et l’ambition que nous avons pour cette filière. Tout d’abord, celui de mettre en place un réseau de collecte le plus adapté possible aux besoins des artisans et de l’ensemble des acteurs bu bâtiment. Pour cela, nous misons sur un réseau de proximité à travers le développement de points de collecte chez les distributeurs et négoces et sur les chantiers de construction et rénovation. Notre souhait est de faire des metteurs sur le marché de ces PMCB non pas de simples contributeurs mais de vrais acteurs de l’économie circulaire ». Valdelia insiste sur l’aspect réemploi des éléments avant le recyclage des matières qui les composent. Arnaud Humbert-Droz souligne : « Cette filière est complexe et notre enjeu sera de nous assurer que nous sommes en capacité d’accompagner les acteurs du bâtiment, de sorte que ces derniers y trouvent leur place et obtiennent auprès de nos équipes d’experts les bonnes réponses à toutes leurs questions ».

L’outsider spécialiste des déchets minéraux

Dans ce panorama, Ecominéro fait figure d’exception. L’expert de la filière minérale (catégorie 1, déchets inertes) a signé des accords de partenariat à la fois avec Valdelia et Ecomaison « afin de disposer d’une couverture totale des mises sur le marché dès lors que l’adhérent est concerné par des produits et matériaux de construction de catégorie 1 et 2 (non inertes) ». Il revendique ainsi, lui aussi, pour ses adhérents « une offre complète et un guichet unique pour la gestion et la collecte de tous les produits ou matériaux de construction en fin de vie ». Michel André, le président de l’éco-organisme, annonce : « L’agrément nous permet désormais de consolider la constitution de notre réseau d’adhérents, plus de 750 entreprises, et leur offrir un service de qualité, en phase avec notre objectif de valoriser plus de 90 % des déchets inertes issus des chantiers de construction, rénovation et démolition, à l’horizon 2028 ».

Reste qu’un autre chantier attend les quatre éco-organismes maintenant agréés : la constitution d’un organisme qui les coordonnera tous, qui devra être mis en place dans les mois qui viennent. Les travaux de réflexion sur la constitution de ce super-organisme ont déjà débuté, « tout particulièrement sur le guichet unique ou sur l’harmonisation des gestes de tri ». La REP se met donc en place, mais il lui reste seulement quelques semaines pour devenir pleinement opérationnelle au 1er trimestre 2023.

Grégoire Noble
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