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Electricité : quelles sont les villes qui consomment le plus ?

Grégoire Noble
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ligne électrique

Les Français consomment, en moyenne, 2 223 kWh par personne et par an. Mais cette consommation est loin d’être homogène sur le territoire national. Quand certaines villes se montrent très économes, d’autres, au contraire, sont particulièrement énergivores. Et bizarrement, ce n’est pas le nord du pays qui se montre le plus frileux…

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Au petit jeu des devinettes, il y a une question qui semble facile : quelles sont les villes où les habitants consomment le plus d’électricité en France ? A priori, il serait aisé d’imaginer que des agglomérations de montagne ou de région septentrionales sont en tête du classement. Que nenni. Les cités où les consommations sont les plus élevées sont toutes situées dans la moitié sud ! Fréjus, Cannes, Antibes, Montauban, Narbonne, Grasse, Hyères, Arles, Béziers, Aix-en-Provence… Toutes dépassent les 2 500 kWh/an par habitant. UpEnergie analyse : « Situées dans des régions aux hivers doux, ce résultat a de quoi surprendre. On consomme en effet davantage en hiver quand les températures sont au plus bas. Mais c’est sans compter sur les étés chauds. Lorsque le mercure grimpe trop, les particuliers enclenchent la climatisation ou la ventilation ». Les canicules entraînent donc, elles aussi, des pics de demande : 1 °C de plus amène une hausse de 500 MW de la consommation nationale.

À l’autre extrémité de ce classement, les villes où les habitants sont les plus sobres (en électricité), sont toutes de la moitié nord de l’hexagone. On retrouve ainsi Belfort, Rennes, Roubaix, Mulhouse ou Metz dans les bons élèves, mais également une ribambelle de cités franciliennes populaires comme Sarcelles, Nanterre, Aubervilliers, Bobigny ou Créteil. UpEnergie tente, là encore, d’expliquer ces observations notamment par la disparité de l’électrification des usages qui varie d’une ville à l’autre. Le recours à du gaz de ville ou à des réseaux de chaleur, amène mécaniquement une diminution des besoins en électricité : « Si les régions les plus froides ne sont pas les plus grandes consommatrices d’électricité, c’est peut-être parce que dans le Nord, les particuliers utilisent encore leur chaudière au fioul domestique (…) La démographie jouerait aussi un rôle. En Occitanie par exemple, la population a augmenté de 10,3 % entre 2006 et 2009 d’après l’Insee, ce qui justifierait une augmentation de la consommation dans les mêmes proportions (+9,5 %) sur la période ».
 

Chauffer au gaz, au fioul voire... ne plus chauffer

Autre facteur à prendre en compte : l’isolation des bâtiments. Elle est sans doute meilleure dans les régions les plus exposées au froid (et celles où le nombre de bâtiments BBC/RT2012 est plus important), amenant un besoin moindre en électricité. Car le chauffage est bien le poids lourd des consommations avec 27,6 % du total, devant la production d’eau chaude sanitaire (12,9 %) et la ventilation (1,7 %). Les consommations électroménagères (lavage, cuisson, éclairage, multimédia-informatique) sont également significatives lorsqu’elles s’additionnent (45,6 % en tout). Les habitudes de vie des habitants, leur frilosité, ou le degré d’occupation des lieux amènent également à moduler les besoins en chauffage. La consommation d’une maison « tout électrique » de 80 m² (13 292 kWh pour 3 personnes), sera bien entendu bien supérieure à celle d’un appartement « partiellement électrique » de 50 m² où ne vivent que 2 personnes (2 092 kWh). Des convecteurs électriques anciens amènent notamment une surconsommation. Mais un dernier paramètre intervient : le budget des familles. Certains Français, ne pouvant plus faire face à leurs factures énergétiques, n’hésitent plus à couper leur chauffage et à passer à des solutions alternatives comme l’appoint au fioul, ou se résignent à avoir froid dans leur logement…

Les résultats publiés par UpEnergie sont également à mettre en perspective avec une autre étude parue récemment : la ville la plus photovoltaïque de France, Hyères, se trouve à quelques kilomètres de Fréjus. Son ensoleillement et la forte consommation électrique locale justifient donc totalement le déploiement de capteurs solaires en toiture ! De quoi réduire la dépendance au fournisseur et finalement, les factures d'électricité. À condition toutefois que le bâti soit bien isolé et suffisamment étanche à l'air.

Consommation électrique résidentielle moyenne par habitant (kWh):

1er - Fréjus (3 150)
2e - Cannes (2 930)
3e - Antibes (2 890)

4e - Montauban (2 850)
5e - Narbonne (2 770)
6e - Grasse (2 680)
7e - Hyères (2 590)
8e - Arles (2 510)
9e - Béziers (2 500)
10e - Aix-en-Provence (2 460)
...
112e - Nanterre (1 210)
113e - Belfort (1 200)
114e - Aubervilliers (1 200)
115e - Bobigny (1 170)
116e - Créteil (1 090)

Grégoire Noble
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