Les Français prêts à baisser leur consommation énergétique (mais pas à faire de l’effacement)

Grégoire Noble
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compteur Linky

Avec la hausse du prix de toutes les énergies (gaz, électricité, fioul, bois…), les consommateurs se montrent inquiets du maintien de leur pouvoir d’achat. Ils sont 9 sur 10 à vouloir réduire leurs besoins et 3 sur 10 à déclarer avoir déjà changé de comportement.

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« C’est pas Versailles ici ! », tout le monde connaît ce slogan d’un grand énergéticien. Car en France, c’est bien connu depuis les années 1970, on n’a pas de pétrole mais on a des idées (pour inciter les consommateurs à faire des économies). Selon le dernier baromètre Energie-Info 2022, les Français sont de plus en plus préoccupés par leur consommation d’énergie et ils souhaitent principalement diminuer le montant de leur facture (83 %). Les raisons comme l’écologie ou la résolution de la pénurie actuelle n’arrivent que bien plus loin dans les réponses données (50 et 45 %). La sobriété choisie (ou subie, selon les cas) se traduit pour un certain nombre de personnes par une modification des comportements (31 %). Toutefois, 10 % des répondants ne souhaitent rien changer et près de 60 % disent déjà faire attention et ne pas pouvoir faire plus…

Pas d'effacement individuel en vue

Les gestes les plus fréquemment cités sont l’extinction des lumières derrière soi (75 %), l’abaissement de la température du chauffage (61 %) et la mise à l’arrêt des appareils en veille (60 %). Mais le Médiateur de l’énergie note : « En revanche, décaler une partie de sa consommation d’énergie en dehors des pics de consommation d’électricité est le geste le moins cité » avec seulement 29 % d’occurrence. Olivier Challan Belval explique : « Probablement que ce geste n’est pas encore bien compris. Il faut donc, encore et toujours, faire de la pédagogie et expliquer que c’est bon pour la planète, puisqu’on évite ainsi de faire fonctionner des centrales de production plus polluantes ».

D’autre indicateurs du baromètre énergie-info 2022 traduisent une paupérisation de la société française : 82 % des foyers déclarent que les factures représentent une part importante des dépenses (+11 points en 2 ans), 27 % disent avoir rencontré des difficultés pour payer certaines de ces factures (+9 points) et 22 % avouent avoir eu froid chez eux pendant au moins 24 heures dans leur logement (+8 points). D’où la difficulté de trouver une marge de manœuvre entre gestes écocitoyens et perte totale du confort de l’habitat.

Grégoire Noble
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