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Le gaz vert, un vecteur à ne pas négliger pour la transition

Grégoire Noble
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biogaz méthaniseur

La méthanisation permet de produire du gaz en valorisant des déchets agricoles. La production devrait grandement progresser dans les années qui viennent, permettant de remplacer une part croissante du gaz naturel importé (de Russie, du Moyen-Orient ou d'ailleurs). Mais les acteurs de la filière estiment que les objectifs fixés ne sont pas à la hauteur des capacités françaises.

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Aujourd’hui, la production de gaz vert française est déjà significative, représentant l’équivalent de puissance de deux réacteurs nucléaires (soit 12 TWh/an), dépassant déjà les objectifs de la PPE. Selon GRDF et l’Association des méthaniseurs de France, cette production pourrait être multipliée par cinq dans la décennie pour atteindre l’équivalent de 10 réacteurs en 2030, grâce à l’essor de la méthanisation et de l’injection du biométhane. Mais les acteurs de cette filière s’inquiètent du peu de cas fait à cette source d’énergie provenant des déchets agricoles : « Aujourd’hui, cette énergie renouvelable n’est pas considérée à sa juste hauteur dans les scénarios énergétiques. Certes, le gouvernement envisage de relever les objectifs de production de gaz vert dans la future loi de programmation sur l’énergie et le climat, mais en deçà du niveau établi par les experts ».

Remplacer les importations de gaz naturel

GRDF et les méthaniseurs proposent de fixer à 20 % la part de gaz vert dans la consommation nationale en 2030, afin d’éviter 12 Mt de CO2 d’émissions. Une étape sur le chemin des 100 % de gaz renouvelables en 2050. Selon Roland Berger (service de conseil aux entreprises) « le biogaz est un véritable vecteur d’autonomie énergétique pour l’Europe (…) Il présente des avantages environnementaux en préservant les ressources et en réduisant les déchets, [et] garantit l’indépendance financière et stratégique des pays ». Les calculs du cabinet de conseil allemand, tendent à montrer que le biogaz pourrait remplacer jusqu’à 20 % du volume de gaz importé de Russie en Europe d’ici à 2030 (soit 360 TWh). Au sein des pays de l’Union, la croissance de la production est « principalement tirée par la France, l’Italie et l’Allemagne, qui est déjà le marché européen le plus important ». « Les marchés français et italien sont tirés par la croissance du volume de biométhane injecté dans le réseau de distribution de gaz naturel », ajoute Roland Berger. En Europe du Nord, la demande porte davantage sur des usages en biocarburant.

Parmi les principaux obstacles identifiés, outre des problèmes de maturité technologique et de résistance face à des implantations d’unités de production industrielles, le secteur pourrait également faire face à des difficultés d’approvisionnement en matières premières et des problèmes de financement ou d’investissements, en raison de temps d’installation et de rentabilité longs.

GRDF et CDC Habitat partenaires pour la transition des logements

À l’occasion du Congrès HLM, le groupe CDC Habitat et GRDF ont lancé le programme « Transition(s) » visant à améliorer la performance énergétique et environnementale du parc de logements. Anne-Sophie Grave, présidente du directoire de CDC Habitat, explique : « Ce partenariat avec GRDF concerne aussi le recours aux énergies renouvelables, au gaz vert mais aussi l’optimisation de la performance énergétique des systèmes existants afin de réduire les consommations ». La convention est basée sur trois piliers, dont l’intégration de davantage de gaz vert à l’alimentation du parc, et à son association avec d’autres énergies renouvelables (photovoltaïque, bois, réseau de chaleur). Une centaine de maisons individuelles sera par exemple équipée de PAC hybrides.

Grégoire Noble
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