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[MaPrimeRenov'] Anah, Capeb, FFB d'une seule voix pour calmer le débat

Marie-Laure Barriera
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Fraudes, délais de paiement, contrôles...les griefs contre MaPrimeRenov' nourrissent des prises paroles depuis plusieurs mois qui alimentent des polémiques. L'Anah, la Capeb et la FFB avancent dans un texte commun des réponses par des engagements réciproques afin de mieux faire face au défi de la rénovation énergétique.

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Depuis son lancement, MaPrimeRénov’ constitue le principal soutien public à la rénovation énergétique. Plus d’un million et demi de ménages en ont été bénéficiaires, représentant ainsi depuis 2020, 21 Md€ de travaux. A l’instar d’autres aides qui avaient été mises en place, tels que les différents « coup de pouce » ou la fameuse « Isolation à 1 euro », cette prime, compte tenue de la manne financière, a aiguisé les appétits d’acteurs peu scrupuleux sur la qualité des travaux, voir même entraîné de pures escroqueries. Sans nier cette réalité, la Capeb et la FFB ont toujours tenu à rappeler que la majorité des entreprises RGE travaillaient dans les règles de l’art. Toutefois, en ce début 2023, les débats autour de MaPrimeRenov’ sont montés d’un cran : à la fois sur les fraudes mais aussi sur les difficultés pour l’Anah à verser plus rapidement les primes aux bénéficiaires. 

Après les prises de position et déclarations, de part et d’autres, il était temps que les trois organisations rédigent un texte commun pour parler d’une seule voix autour de cet objectif commun : « permettre au plus grand nombre de réaliser des travaux de rénovation énergétique de qualité ».

Sur le terrain de la fraude, ce document cosigné, rappelle que l’Anah a « mis en place un plan de lutte rigoureux, avec différents niveaux de contrôles : en amont de l’attribution de la prime lors de l’instruction du dossier, ainsi qu’après la réalisation des travaux en allant contrôler leur achèvement. » Des contrôles encore renforcés ces derniers mois…approuvés par la CAPEB et la FFB qui expriment de leur côté « l’attachement de la profession à lutter contre la fraude et promouvoir des travaux de qualité ». 

Une fois ce constat établi et cette volonté commune affichée, reste posée la question des délais de versement de la prime, délais logiquement allongés par le renforcement des contrôles. Une situation de moins en moins supportée par les entreprises artisanales, et donc un mécontentement grandissement qu’avaient relayé leur fédération. 
Le deuxième axe de travail entre les trois acteurs vise donc à « répondre aux difficultés de trésorerie des entreprises, sans sacrifier la qualité des travaux réalisés ni réduire les contrôles lorsqu’ils s’avèrent nécessaire. »
 

« L’Anah a présenté à la CAPEB et la FFB les mesures prises pour accélérer le rythme de paiement des dossiers MaPrimeRénov’ contrôlés d’ici la fin du 1er trimestre 2023. A cette fin, l’Anah, la CAPEB et la FFB se sont entendues pour mieux informer les usagers et les entreprises concernés par ces contrôles renforcés. »

Le rôle de l’Anah pour répondre aux interrogations des entreprises est majeur, c’est pourquoi, afin de mieux remplir cette mission, elle s’engage, à travers cette phrase : « à rester vigilante à la situation des mandataires MaPrimeRénov’ et à renforcer ses actions de communication à leur égard ». 
Parallèlement, la CAPEB et la FFB actent leur mobilisation pour « sensibiliser leurs adhérents afin de contribuer à fluidifier les opérations de contrôles, qui nécessitent le concours des entreprises et des bénéficiaires de MaPrimeRénov. » 

Ce texte donnent aussi l'occasion de rappeler d’autres initiatives plus globales pour accélérer le rythme des travaux de performances énergétiques : d’un côté, celle du gouvernement avec le lancement du service public de la rénovation de l’habitat, France Rénov’, « pour conseiller les ménages de façon neutre et gratuite » ; de l’autre, celles de la filière du Bâtiment qui « s’est structurée pour pouvoir répondre à la demande croissante de rénovation et a intensifié ses efforts de recrutement et formation. »
Des actions qui vont dans le bon sens, mais à moyen et long termes, car il est clair que le défi de la rénovation énergétique dépasse la seule problématique de MaPrimeRenov, avec des Français toujours en mal d’informations et d’interlocuteurs, et des tensions sur le nombre d’entreprises RGE.

Marie-Laure Barriera
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