MaPrimeRénov’ : la Capeb veut une réforme mais pas celle-là
« Un appel de la dernière chance », pas moins ! La Capeb ne fait pas dans la nuance pour interpeller les pouvoirs publics et appeler à une large cohésion de la filière contre la réforme de MaPrimeRénov’ pour 2024.
À un mois de l'entrée en vigueur de la nouvelle version de MaPrimeRenov', la confédération en appelle à la responsabilité de la Première ministre pour ne pas porter un coup d’arrêt à l’accélération des travaux de rénovation énergétique et ne pas pénaliser les entreprises artisanales.
Selon la confédération, différents points de la réforme suscitent des motifs d’inquiétude. En premier lieu, l’objectif annoncé de promouvoir les rénovations globales qui privilégierait les entreprises générales capables d’assurer plusieurs corps d’état, au détriment « des centaines de milliers de petites entreprises ». D’autant que malgré ses demandes, le gouvernement n’a toujours pas prévu de faciliter la création des groupements momentanés de ces TPE ni de permettre aux groupements momentanés d’entreprises de proposer des rénovations d’ampleur, seuls mécanismes capables d’atténuer ce risque pour les petites entreprises.
Autre pierre d’achoppement, l’évolution et la simplification de la qualification RGE. Là encore, la Capeb, qui demandait que l’expérimentation du RGE par chantier soit généralisée, n'a pas été entendue.
« J’invite tous les acteurs de la rénovation énergétique à se joindre à cet appel pour éviter le pire pendant qu’il en est encore temps ! » Jean-Christophe Repon, président de la Capeb.
Des choix de travaux soutenus discutables
Enfin, dans son argumentaire, la Capeb dénonce l’exclusion de fait de MaPrimeRénov’ de nombreux ménages, et ce pour deux raisons, l’une financière, l’autre technique. Pour la première elle explique : « Au regard des conditions à remplir pour s’engager dans un parcours d’ampleur et donc du coût que cela implique, faute de pouvoir assumer le reste à charge, ainsi que de la très grande difficulté à intervenir en site occupé, seul un nombre réduit de ménages pourra, dans la pratique, bénéficier de cette aide, laissant les autres dans une situation de précarité énergétique. » Pour la seconde, la Capeb détaille : « Le conditionnement des aides à la “sortie des énergies fossiles” et donc à l’installation d’un chauffage décarboné, pénalise les nombreux ménages ayant récemment installé une chaudière à très haute performance, en bénéficiant à l’époque des aides mises en place par le gouvernement ! »
Cette priorité donnée à l’électricité et aux PAC ne convainc pas la confédération qui rappelle au passage que « l’isolation doit être le premier chantier à entreprendre » et que certaines zones géographiques ne peuvent y avoir recours pour des raisons techniques ».
En conclusion, la Capeb demande que « toutes ces failles » soient corrigées avant l’entrée en vigueur de la réforme.