Marché de l’acier : statu quo ?

Grégoire Noble
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Usine Azovstal de Marioupol

Après un mois de mars particulièrement tendu suite à l’agression russe sur l’Ukraine, lei marché des métaux tend à se stabiliser. Comme l’analyse Maxime Poux, dirigeant de Liametho (grossiste et distributeur de produits métallurgiques), dans sa note de conjoncture mensuelle, les problèmes de transport ont tendance à se résorber et les prix à se figer. Explications.

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L’entrée en Ukraine des troupes russes pouvais laisser craindre à une crise européenne sans précédent. Car l’Union importe une certaine quantité d’acier de ces deux pays, désormais hors marchés : un peu moins du cinquième de la consommation d’acier. De quoi rapidement affoler la demande. Le mois de mars 2022 a donc été marqué par une hausse extrêmement brutale des prix et par de « sérieuses difficultés d’approvisionnement », relate Maxime Poux (Liametho). Mais les choses se sont, depuis, stabilisées – à l’image du front dans le Donbass.

Le grossiste et distributeurs de produits métallurgiques note : « Les problèmes de transport se résorbent (…) La tendance à court terme est donc à la stagnation sur une grande partie des produits ». Cependant, pour les billettes et les brames, essentielles à la production européenne, venaient en majeure partie de Russie et d’Ukraine (70 %), ce qui n’est pas sans poser des problèmes. Maxime Poux estime que « les prix risquent de demeurer, un temps, à un point haut, le temps que la filière réoriente ses approvisionnements ». Sur la disponibilité des produits eux-mêmes, Maxime Poux évoque des délais affichés « plus longs qu’à l’accoutumée avec de réelles difficultés à trouver certains produits spécifiques ».

Un autre souci est également apparu, dans le secteur de l’énergie cette fois, avec la hausse drastiques des coûts de l’électricité, du gaz et du pétrole. Or les deux premières sont indispensables à la production industrielle d’acier tandis que la troisième impacte les prix du transport de marchandises. Là encore, l’augmentation semble s’être arrêtée mais les cours restent pour l’heure au plus haut. Selon le dirigeant de Liametho, le brouillard de guerre serait encore trop épais pour savoir exactement quelles seront les tendances à venir sur le marché de l’acier et des métaux en général.
 

Grégoire Noble
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