Le marché mondial du solaire n’en finit plus de grandir
Le photovoltaïque est une solution ubiquitaire et économiquement avantageuse pour résoudre les problèmes de production électrique décarbonée. C’est pourquoi les dix premiers marchés mondiaux se trouvent sur (presque) tous les continents : Asie, Amériques, Europe, Océanie… Cependant la France ne fait toujours pas partie de ce top 10 mondial.
Selon Solar Power Europe, l’année 2023 a été une année d’expansion incroyable pour l’énergie solaire. Sur la planète, il s’est en effet déployé près de 450 GW de capacités supplémentaires (+87 %). Une croissance sur un rythme que le secteur n’avait pas connu depuis les années 2010, à un moment où le marché global ne représentait que… 4 % de ce qu’il est aujourd’hui.
Dans ce panorama mondial, la Chine, à la fois gigantesque producteur de cellules et panneaux photovoltaïques, et économie en pleine décarbonation, se taille toujours la part du lion. Elle a déployé, l’an passé, +253 GW de capacités, portée par des projets de très grande taille (au moins 4 MWc). L’Empire du milieu, qui représente réellement l’épicentre du solaire mondial, absorbe 57 % de la demande globale. Un chiffre colossal puisqu’il représente plus du double de tous les autres marchés additionnés… Les États-Unis, l’autre superpuissance, arrive en deuxième mais avec 7 % du marché mondial. Soit tout de même une capacité additionnelle de +32 GW installés en 2023. Le Brésil, autre très grand pays américain, vient compléter le podium de l’énergie solaire, avec +15 GW de capacités (soit 3 % du marché mondial).
Allemagne, Espagne, Italie et Pays-Bas qualifiés… France out
Première économie et première population d’Europe, l’Allemagne arrive en 4e position. Le marché, mature, a tout de même réussi à absorber +15 GW de puissance photovoltaïque et doublé ses capacités. Elle devance même l’Inde, un autre géant en cours de transition vers les énergies renouvelables, qui a raccordé +12,5 GW de solaire, une contre-performance « en raison d’incertitudes réglementaires ». L’Espagne affiche une belle progression (+9 GW) pour représenter encore 2 % du marché mondial. L’Italie rentre également dans ce top 10, avec +5 GW de puissance. L’Australie et les Pays Bas ont, eux aussi, raccordé des volumes sensiblement similaires. La Pologne, qui figurait l’an passé dans le classement, s’en trouve chassée.
Mais une grande nation, la 2e économie et 2e population d’Europe, manque à ce tableau. La France n’a en effet raccordé que +3 GW de capacités supplémentaires en 2023. Solar Power Europe analyse : « L’histoire solaire française a été majoritairement décevante si l’on considère son immense potentiel – il s’agit d’une des principales économies d’Europe qui dispose de vastes espaces et d’un grand ensoleillement (…) Considérant la faible vitesse de progression au niveau législatif, il y a une prévision nuageuse pour ce pays, qui en 2028, ne devrait disposer encore que moins des 2/3 des capacités installées en Espagne, et moins de 1/3 de celles d’Allemagne ». À moins d’une grande impulsion politique pour développer l’agrivoltaisme et d’imposer les toitures et façades solaires sur les bâtiments neufs et sur tous les grands entrepôts logistiques, le pays ne sera donc pas à ce rendez-vous.