Métier "Electricien" : des actions pour améliorer les conditions de travail

Marie-Laure Barriera
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électricien

Parmi tous les corps d’état engagés sur un chantier, le métier d’électricien n’apparaît pas, de prime abord, comme le plus exposé à la pénibilité et aux troubles musculo squelettique. Et pourtant, selon une étude menée par cinq organisations professionnelles, les différentes interventions et les conditions dans lesquelles elles s’exercent peut amener à des gestes, postures et situations à risque. Des pistes d’amélioration sont proposées.

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Les électriciens sont au coeur de l'étude conduite par la CAPEB, la FFIE, La Fédération SCOP BTP, l’OPPBTP et le SERCE. Objectif : passer à la loupe les conditions de travail, au sens large, de ce métier qui rassemble 87 000 entreprises majoritairement des TPE de moins de 10 salariés. Ces entreprises prennent principalement en charge les lots techniques du bâtiment ainsi que les réseaux d’énergie et de télécom. Parmi les tâches qu’elles effectuent, l’étude cite en préambule différents situations et gestes difficiles et courants, tels que l'approvisionnement au poste de travail de matériels lourds ou encombrants, des phases de travail en hauteur et l’utilisation et le déplacement fréquent de moyens d’accès en hauteur, également la coactivité qui peut impacter l’activité ou la sécurité des électriciens. »

Déroulement de l’étude
Toutefois, pour mieux étayer ses résultat, l’étude se concentre sur trois type d’intervention récurrente, "au plafond", choisies par une équipe pluridisciplinaire : des activités de tirage de câble, de pose de gaines ou de chemins de câbles et enfin de pose et raccordement d’équipements terminaux. Au sein de trois entreprises volontaires, des binômes d’électriciens ont été étudiés pendant 2 jours consécutifs lors du réaménagement d’un plateau de bureau ; de la rénovation complète d’un bâtiment tertiaire ; enfin de la construction d’un entrepôt frigorifique avec bureaux. 
L’objectif n’était pas de seulement dresser des constats, mais de proposer des pistes d’actions concrètes.

Du constat à l’action 
Fortes de leurs observations, l’OPPBTP et les organisations professionnelles ont ainsi pu formuler des axes d’amélioration. Celles-ci s’orientent principalement vers :
▪ L’organisation générale des chantiers, les mesures de prévention et la coordination des différents corps d’état sur le chantier ;
▪ Les critères de choix et d’adéquation des moyens d’accès en hauteur (PIRL, gazelle, échafaudage mobile, escabeau…) ;
▪ L’identification des dispositifs d’assistance physique (de type exosquelettes) pour faciliter le maintien des bras au-dessus des épaules des électriciens en l’absence d’autres solutions ;
▪ La définition de critères de choix pour les matériels et matériaux, prenant en compte les valeurs ou seuils limites d’exposition lorsqu’ils existent ;
▪ L’utilisation systématique de systèmes d’aspiration à la source intégrés à l’outillage électroportatif pour les phases de percement ou de découpe ;
▪ Le rappel de l’importance de l’utilisation et de la formation aux équipements de protection individuelle (EPI).
Le travail entamé ne fait que commencer. L’IACT (instance d’amélioration des conditions de travail), constituée de représentants des organisations professionnelles et d’entreprises, va poursuivre la réflexion et prioriser les actions à mettre en œuvre.  Les phases de travaux en hauteur, l’exposition aux poussières ou le risque de TMS (bras au-dessus des épaules) sont des pistes feront l’objet d’une attention particulière, avancent les pilotes de l’étude.

Pour retrouver l'étude complète
 

Marie-Laure Barriera
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