[Prévention] Mieux identifier et connaître les risques chimiques

, mis à jour le 30/05/2025 à 11h23
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Maçon manipulant des produits chimiques sur un chantier.

Pour l’OPPBTP, le risque chimique est une thématique prioritaire de cette année 2025. Paul Duphil, son secrétaire général, précise qu’il s’agit d’une 6e campagne, après le risque routier et l’accueil des intérimaires en 2022, puis les TMS et l’hygiène des chantiers en 2023, et les travaux en hauteur l’an passé.

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Le risque chimique est souvent sous-estimé, voire ignoré par les compagnons. Les produits sont parfois incolores ou inodores et les effets ne sont pas toujours immédiats, mais les conséquences peuvent être graves. Isabelle Monneret, responsable de ce domaine de risque à l’OPPBTP, souligne que « les ciments, solvants, colles, résines, décapants, lubrifiants… Il existe deux sources d’exposition : les émissions (poussières, fumées) et l’utilisation directe des produits chimiques, avec des effets par inhalation, ingestion ou contact cutané ».

Et de poursuivre : « Cela peut entraîner des brûlures et des maladies professionnelles (eczéma, problèmes de fertilité, cancers). Cela peut également entraîner une pollution environnementale ou des risques d’incendie et d’explosion ». Le risque chimique touche donc tous les métiers de la construction et causaient, en 2021, environ 8 % des maladies professionnelles.

Le problème est une mauvaise connaissance des réglementations, souvent complexes. Grâce à une enquête menée auprès de 5 700 personnes en janvier 2025, 67 % déclaraient ne jamais utiliser de produits chimiques… alors qu’ils sont omniprésents dans les activités du Bâtiment !

Seuls 29 % des intervenants ont une formation effective (dont la moitié réalisée en entreprise). Et 34 % des utilisateurs lisent l’étiquette d’un produit avant chaque usage… Ils sont 10 % à ne jamais en prendre connaissance et à utiliser au jugé. D’où un énorme besoin de communication.

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En France, c’est la proportion de salariés exposés au risque chimique.

Des visuels chocs pour interpeller

« L’objectif est double : faire prendre conscience et mener un inventaire dans chaque entreprise des substances chimiques utilisées », ceci pour identifier puis hiérarchiser le risque. L’OPPBTP met à disposition des professionnels un outil en ligne, refondu mi-2024, pour alimenter un “tableau de bord”. Il se renseigne facilement, grâce au scan de la FDES (fiche de déclaration environnementale et sanitaire) ou du code-barres des produits.

Et permet de suivre trois indicateurs de dangerosité : pour la santé, pour l’environnement et pour le risque feu. L’organisme encourage également à remplacer les produits les plus dangereux par des alternatives, au port d’EPI adaptés et au suivi des salariés exposés aux agents CMR (cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction).

La campagne visuelle s’appuiera sur un message autour des pictogrammes à mieux identifier, avec des affiches impactantes pour interpeller les compagnons. Des actions de terrain seront également menées, lors d’ateliers en présentiel (3 heures), ou de webinaires (1 heure).

En tout, 500 accompagnements sont prévus. Enfin, et c’est une première, l’OPPBTP s’associe à la Ligue contre le cancer en organisant une opération de mécénat : pour chaque produit référencé sur son outil, l’organisme versera 1 € à la lutte contre la maladie. « Nous espérons signer un chèque de 10 000 € à la fin de la campagne », prévient Paul Duphil, le secrétaire général de l’OPPBTP.

Fort de 13 ans d’expérience dans la presse bâtiment, Grégoire, Rédacteur en chef de Zepros Bâti depuis 2019, est spécialisé dans les matériaux, l’isolation, la charpente, la couverture et les innovations énergétiques.
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