Les ministres reçoivent les représentants du bâtiment… et se donnent 15 jours pour préciser les mesures

Grégoire Noble
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ministres Capeb FFB

Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, et le nouveau ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, ont reçu ce jeudi 15 février, les présidents de la Capeb et de la FFB pour évoquer la rénovation énergétique. Les deux organismes se disent satisfaits d’avoir été entendus. Mais aucune annonce concrète sur MaPrimeRénov’, sur la mention RGE ou sur le parcours de travaux n’a encore été formulée.

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Deux heures d’entrevue. C’est le temps qui a été accordé par Christophe Béchu et Guillaume Kasbarian aux présidents de la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (Capeb) et de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), pour évoquer les difficultés rencontrées par le secteur, en particulier dans le domaine crucial de la rénovation énergétique. Le gouvernement annonce vouloir « simplifier le parcours d’accès », ce que réclament effectivement les organismes professionnels depuis longtemps. Au sortir de ce rendez-vous, un bref communiqué a été publié par le ministère de la Transition écologique, annonçant que trois évolutions seraient apportées en 2024 :
« 1. Limiter les obligations à recourir à un Accompagnateur agréé seulement aux subventions les plus élevées ;
2. Simplifier le label « Reconnu garant de l’environnement » (RGE), notamment pour les PME ;
3. Lever les restrictions de financement concernant les gestes de rénovations simples et efficaces ».

Les idées sont là, mais les précisions manquent. Comment simplifier RGE ? En le rendant gratuit ? Ou en généralisant le Certificat de conformité en fin de travaux comme le demande la Capeb ? Quel sera finalement le domaine d’intervention de MonAccompagnateurRénov’ dans les rénovations d’ampleur et où se situe la limite des « subventions les plus élevées » ? Comment convaincre les banques de mieux financer le reste à charge des travaux alors que les taux d’intérêts sont remontés et que les conditions d’accès au crédit sont beaucoup plus dures ?... Beaucoup de questions qui trouveront peut-être une réponse dans une quinzaine de jours, au début du mois de mars, à l’issue… d’une nouvelle réunion de travail.

Des organisations contentes... mais pas encore satisfaites

La FFB déclare prendre acte de la volonté affichée du gouvernement d’assouplir les conditions d’accès aux aides et présentera, encore une fois, ses propositions. Olivier Salleron, son président, déclare : « Les intentions sont là, avec un calendrier resserré d’annonces concrètes attendu sous 15 jours ». Mais la fédération demande des actes. De son côté, la Capeb affiche la même satisfaction de constater « la ferme volonté des ministres à aboutir rapidement à des arbitrages qui vont dans le sens des propositions qu’elle porte ». La confédération précise que les deux ministres ont « signifié leur intérêt pour l’expérimentation de la Qualification Chantier qui permet aux entreprises non titulaires du RGE d’être auditées en fin de chantier pour offrir à leurs clients la possibilité de bénéficier des aides de l’Etat ». Cette expérimentation pourrait finalement être étendue ou généralisée, de façon à permettre aux 620 000 entreprises de la filière de pouvoir participer à l’effort de rénovation. D’autre part, le recours obligatoire à MonAccompagnateurRénov’ pour les rénovations globales (« d’ampleur ») ne devrait plus constituer un point bloquant en 2024. Enfin, la Capeb assure que les ministres ont également reconnu l’intérêt du mono-geste pour contribuer à lancer des rénovations énergétiques.

Les arbitrages finaux seront donc rendus au début du mois de mars, peut-être à l'occasion du "Conseil national de la construction et de la rénovation", annoncé en catimini par le gouvernement, et qui abordera l’ensemble des thématiques propres au secteur du BTP, dans la poursuite des travaux des Assises du BTP qui ont eu lieu en 2023.

Grégoire Noble
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